A la recherche de son premier Masters à l’O2 Arena de Londres, Rafael Nadal est revenu sur un épisode de sa carrière particulièrement éprouvant moralement. Sa traversée du désert en 2019 causée par une blessure au genou qui avait gâché sa saison sur terre battue.
Le Masters, le rendez-vous des maîtres, est un des rares trophées qui manque à la collection de l’Espagnol. Le taureau de Manacor compte bien y remédier avec cette édition 2020, débutée sur les chapeaux de roues par une victoire autoritaire sur Andrey Rublev. En cette fin d’année, le numéro 2 mondial affiche une grosse forme physique et mentale. Mais cela n’a pas toujours été le cas. Miné par les blessures tout au long de sa carrière, le roi de la terre battue a dû puiser maintes fois dans ses ressources pour revenir à chaque fois au top niveau.
Lors d’un entretien accordé à l’émission espagnole « Mi casa es tuya » et dans des propos relayés par l’Equipe, le numéro 2 mondial est revenu sur un épisode particulièrement difficile. Après une saison 2018 très compliquée, le Majorquin avait connu une traversée du désert en 2019 après une blessure au genou qui l’avait fortement diminué. « Une très mauvaise période. En 2018, je n’avais disputé que neuf tournois, dont deux où j’avais dû abandonner en cours de route. Donc je n’étais allé au bout que de sept épreuves, sur une année entière ! Et ça repartait pareil en 2019. Pfff… À un moment donné, je suis tombé très bas. Je n’ai jamais eu envie de m’arrêter définitivement, mais mettre un terme à ma saison prématurément, oui ».
L’Espagnol a également livré une anecdote étonnante à son sujet lors d’une session d’entraînement en avril 2019. « Je suis une personne qui a toujours été très énergique et qui met de la passion dans son entraînement, mais ce jour-là… Je leur ai dit : « Les gars, pffff, désolé, l’entraînement est terminé. Parce que je ne le sens pas. Ça n’a pas de sens, en fait. Je n’ai pas d’énergie. Quand je touche la balle, je la tape sans passion. Je n’aime pas me voir jouer comme ça. J’ai… J’ai… Je ne sais pas… », a-t-il révélé. Des propos saisissants quand on connait le modèle de travail et de rigueur qu’est le numéro 2 mondial. Mais Rafael Nadal est un champion hors norme et il est reparti au combat avec le soutien de ses proches. « On ne savait pas trop s’il fallait arrêter la saison ou pas, mais ils m’ont aidé à prendre la décision la plus difficile : se battre. Finalement, c’était le bon choix puisque j’ai fini par gagner Roland-Garros et l’US Open, et que j’ai terminé l’année numéro 1 mondial, seulement six mois après cette période »
Une nouvelle leçon d’abnégation et de courage signée Rafael Nadal et son mental d’acier.