À 8 mois de la Coupe du monde en France, l’Australie a rappelé Eddie Jones avec un objectif clair : remettre les Wallabies au sommet de la planète Rugby. En est-il capable sur une période aussi courte ? Le nouvel entraîneur et ses joueurs auront d’abord pour mission de redorer leur blason après une année 2022 difficile.
Les derniers résultats d’Eddie Jones avec l’Angleterre et son limogeage le mois dernier ne semblent pas avoir eu d’effet sur l’admiration qu’il suscite dans son pays. Le président de la Fédération australienne Hamish McLennan ne tarit pas d’éloge sur son nouvel entraîneur : « C’est un gros coup pour le rugby australien que d’avoir le meilleur entraîneur du monde qui rentre au pays » a-t-il déclaré. Il s’agit d’un retour aux sources pour Eddie Jones, qui a occupé le poste de sélectionneur de 2001 à 2005. Cela correspond à un très bon souvenir pour la Fédération australienne puisque le technicien avait mené les Wallabies en finale de « leur » Coupe du monde en 2003, match perdu face à l’Angleterre. Eddie Jones succède au Néo-Zélandais Dave Rennie, limogé après 3 ans et demi à la tête du XV d’Australie, et qui paie une année 2022 difficile avec seulement 5 succès en 14 rencontres.
Eddie Jones, un homme de résultats
L’enthousiasme des instances dirigeantes de Rugby Australia est compréhensible. Eddie Jones est un coach mondialement réputé et ses résultats parlent pour lui. Ayant dirigé le Japon de 2012 à 2015, il est celui qui a terrassé l’Afrique du Sud lors de la première journée de la phase de groupe de la Coupe du monde 2015 (34-32). Nommé entraîneur de l’équipe d’Angleterre en 2015 à la place de Stuart Lancaster, Jones a remporté le Tournoi des 6 nations à trois reprises (2016, 2017, 2020), dont un Grand Chelem en 2016, et disputé une finale de Coupe du monde en 2019, perdue face à l’Afrique du Sud (32-12).
2022, « annus horribilis » d’Eddie Jones
Malgré un palmarès solide, Eddie Jones cherchera à redorer son blason après une année 2022 absolument désastreuse avec le Quinze de la Rose : 6 défaites en 12 matchs, soit son pire bilan depuis l’année 2008. C’est à la suite de cette série de mauvais résultats que la fédération anglaise de rugby a décidé de mettre fin au contrat de l’Australien. Jones avait récemment semé le doute sur la possibilité qu’il reprenne une sélection avant la Coupe du monde 2023 en France, après 7 saisons éprouvantes à la tête de l’équipe d’Angleterre. Tout en précisant : « si quelqu’un vient me voir avec une offre que je ne peux refuser, alors je la prendrais en considération ». La proposition de l’Australie était visiblement impossible à refuser.
Un rebond chez les Wallabies ?
Le patron de la fédération australienne Hamish McLennan a déclaré auprès de l’AFP être plein d’espoir après la nomination d’Eddie Jones : « Eddie et moi pensons que nous pouvons gagner la Coupe du monde cette année » tout en mettant en avant le fait que ce changement provoquerait une revue en profondeur du rugby australien : « La compréhension profonde d’Eddie de notre système de rugby et sa connaissance de nos joueurs et de leurs parcours vont élever l’équipe au niveau supérieur », a-t-il précisé.
La Coupe du monde 2023 comme objectif
Eddie Jones, 62 ans, a exprimé son bonheur de redevenir le sélectionneur de son pays : « C’est une merveilleuse opportunité pour moi de rentrer en Australie et de mener ma nation à la Coupe du monde. » Le technicien, qui prendra ses fonctions à la fin du mois, a précisé : « Si nous pouvons avoir tout le monde en forme et en bonne santé (…), je suis sûr que nous pouvons aller en France et mettre fin à 24 ans de disette », faisant référence au dernier des deux titres de champion du monde obtenu par les Wallabies, remporté en 1999 contre les Bleus. Pour rappel, la Coupe du monde aura lieu en France du 8 septembre au 28 octobre 2023.
Alors, simple coup d’annonce ou réelle dynamique de résultat ? Eddie Jones a signé un contrat jusqu’en 2027. Bien que lui et la fédération australienne annoncent vouloir gagner la Coupe du monde en France, il est probable que l’intronisation du nouvel entraîneur a pour objectif de mettre l’Australie dans les meilleures conditions possibles pour préparer « leur » Coupe du monde à domicile en 2027.