Boris Babacar Diaw. Capitaine de l’équipe de France, Champion d’Europe et Champion NBA il a eu une carrière remplie de succès. Mais en 2003, à 22 ans, il a vécu ce que vont vivre les futures stars NBA ce soir, la Draft. Retour sur une carrière de légende.
Une grosse voix. Un immense short rangé au placard il y a tout juste deux ans. Mais surtout une carrière gigantesque. Boris Diaw est une institution à lui tout seul. Alors qu’il est tranquillement assis sur son canapé, des jeunots vont subir ce que l’ailier fort a subi il y a 17 ans, la draft NBA. Assister, totalement impuissants, au début de leur histoire avec la grande Ligue. C’est le sort auquel vont faire face Killian Hayes, Théo Maledon, Joël Ayayi, Yves Pons, Mouhamed Thiam. Les cinq noms tricolores inscrits à la draft NBA ce soir. « Il faut qu’ils profitent de ces moments la. C’est le début de l’aventure mais pas une finalité (rires). Se faire drafter ce n’est que la première étape, après il faut réussir à faire sa place », le tonton a parlé.
Mais alors quelle sera la destination pour nos petits frenchies ? Detroit, New York, peut-être Chicago ? Boris, c’est à Atlanta qu’il atterrit à l’époque. Des débuts discrets, plongés dans l’anonymat total. Les Américains n’avaient juste pas compris quel genre de bijou ils tenaient là. Le genre qu’on polit. Le genre qu’on fait briller. Mais comme Boris Diaw le dit si bien, la draft n’est que le début de l’histoire. Et même si pour le Français celle-ci n’a pas démarré de la meilleure des façons, elle n’a fait en fait que retarder l’échéance. Une échéance que son entraineur de l’époque, Terry Stots n’a pas vu venir. Il faut dire qu’un poste 3, taillé comme un fil de fer, qui ne shoote pas trop, ce n’est pas trop la tasse de thé des amateurs de highlights chez l’Oncle Sam.
L’Arizona… un état dans lequel Babac zona…
Ce scepticisme n’aura pas duré longtemps. Tradé à Phoenix, Babac va réaliser l’un des exercices les plus complets de sa carrière. Tout fraichement arrivé aux Suns, le produit de Pau-Orthez va tout casser sur son passage. Dans l’Arizona, il passe de 4 à 13 points de moyenne. Et le titre de MIP en poche, il se présente enfin en Play-Offs. Au sein de l’équipe de Steve Nash et Amar’e Stoudemire, Babac est un couteau suisse. Mais quel couteau. Passes, scoring, défense, mais surtout, jeu incroyable. Léché, altruiste, extraordinaire. Tellement incroyable, que par séquences, on en viendrait à le confondre avec un certain MJ. « Si je dois n’en choisir qu’un, je prends Magic Johnson. Trop spectaculaire, trop indéfendable. » Iconique. Mais avant tout, une source d’inspiration pour le Français. Du pur basket. Du beau basket. Du vrai basket. Et tous ces amateurs de highlights sont désormais rendus au talent du petit Boris.
Au fur et à mesure, Babac est devenu une vraie menace poste 3, et empile les triple doubles. Outre atlantique, 3D est né. Forcément, lorsqu’on grandit dans une NBA remplie d’ailiers légendaires, on grandit vite. Un certain numéro 24 doré, ça vous dit un truc peut-être ? Attention, la poussière dans l’oeil est si vite arrivée. « Jouer contre Kobe, c’était quelque chose. Trop fort, trop rapide. Tu ne savais jamais s’il allait rentrer main gauche, main droite. Juste indéfendable. »
Le Mamba, Tracy McGrady, Kevin Garnett, ou autant d’histoires que Boris à raconter. Mais la suivante, est encore plus belle. Une fois la page Suns tournée, c’est celle des Bobcats qui s’ouvre. À Charlotte, Boris n’est pas vraiment à son aise. Divergences d’opinions, de visions même et des centaines de buckets avalés à la pelle, et son aventure en Caroline du Nord prend une toute autre tournure. Babac pèse sur la balance, mais plus sur les parquets NBA, mais on vous a dit que la page qui allait suivre était la plus belle, et on ne vous a pas menti.
Et c’est pas fini…
En pleine tourmente chez les Bobcats, le Français est secouru par les San Antonio Spurs d’un certain Tony Parker. Les deux amis, qui rêvaient de NBA sur les bancs de l’INCEF, vont maintenant jouer ensemble. Sous la même tunique, si ce n’est pas beau ça. D’ailleurs, le temps d’un été, ils vont ensemble réaliser l’impensable. C’était en 2013, pendant l’Euro. La révolte de Boris, la causerie à la mi-temps, et un match stratosphérique de TP, et c’est l’Espagne qui passe à la trappe. En finale, la Lituanie ne verra jamais le jour, et l’edf est sur le toit de l’Europe. Le point d’exclamation du capitaine avec la sélection tricolore. Et quel point d’ailleurs.
Mais c’est loin d’être fini. Das l’euphorie de cet Euro exceptionnel, les deux comparses ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Désormais, Boris est imposant, mais a gardé ses qualités intrinsèques. Celles qui font de lui un joueur si particulier, si beau à voir jouer, si incroyable qu’il est. Des mains de fée dans un corps de colosse. Babac s’est définitivement fixé au poste 4. Pas souvent titulaire, il ne cesse d’apporter en sortie de banc. Un joueur aussi all around dans les mains de Greg Popovic ? Cela n’avait qu’un résultat possible. Un plaisir total.
« Le titre avec San Antonio… il a eu une saveur tellement particulière. (Rires) Si c’est le meilleur moment ? Je pense que oui. » Les Spurs soulèvent le Larry O’Brient, et même si Babac n’est pas le numéro un de l’équipe, il sublime parfaitement le collectif Texan. Et à l’heure des comptes, un championnat d’Europe, un MIP, une bague NBA… Il nous aura fait une sacrée carrière le Boris Babacar Diaw-Riffod.