Le Brésil ne se relève pas de l’affront de sa Coupe du monde. Ses supporters non plus. Après le limogeage de Luiz Felipe Scolari, la Fédération brésilienne (CBF) rappelle un ancien sélectionneur : Carlos Dunga, l’un des entraîneurs les plus détestés du pays.
C’est une surprise et le signe d’un malaise du football brésilien. Pour relever la tête, la Fédération brésilienne (CBF) privilégie la manière forte. Ses dirigeants ont fait choix conservateur en nommant Carlos Dunga à la tête de la Seleçao. Pour la deuxième fois de sa carrière, le champion du monde 1994 se retrouve à la tête de la sélection auriverde. Sa première expérience n’avait pas laissé que des bons souvenirs. Entre 2006 et 2010, l’ancien capitaine de la sélection a dirigé 60 matches du Brésil pour un bilan de 42 victoires, 12 nuls et seulement 6 défaites. La Seleçao a remporté la Copa America 2007, la médaille de bronze aux Jeux olympiques 2008 et la Coupe des confédérations en 2009. Mais le pédigrée des adversaires rencontrés, l’échec de la Coupe du monde 2010 (élimination sans gloire en quart de finale devant les Pays-Bas) et surtout le style de jeu proposé ont collé à Dunga une étiquette de sélectionneur défensif, sans imagination.
Mais il peut-être l’homme qu’il faut pour relancer une sélection traumatisée par les 10 buts encaissés lors des deux derniers matches du Mondial. Si le sélectionneur est la vitrine, l’arrière boutique démontrez aussi que la CBF n’a pas l’intention de tout révolutionner. La Fédération a en effet nommé au poste de nouveau coordinateur technique de la Seleçao, Gilmar Rinaldi, l’ancien gardien réserviste de l’équipe championne du monde de 1994. Dunga pourra prendre pour bras droit Jorginho, lui aussi ancien camarade de la Coupe du monde 1994. Le Brésil avait remporté le Mondial aux Etats-Unis en produisant l’un des jeux les plus austères de son histoire malgré Romario et Bebeto. On était loin du joga bonito.
En rappelant Scolari à la tête de la Séleçao, la CBF avait espéré la même conclusion qu’en 2002 lorsque lors de son premier passage, il avait conduit l’équipe de Ronaldo, Ronaldinho et Rivaldo au titre. Cette fois, en faisant à nouveau du neuf avec du vieux, la fédération brésilienne espère sans doute une autre fin que le premier épisode de Dunga à la tête de la sélection.