Battu en 5 manches par le Japonais Kei Nishikori en huitièmes de finale de Roland-Garros cet après-midi, le Français Benoît Paire est revenu sur cette défaite au terme de sa conférence de presse. Il confie sa déception, mais se souvient aussi de ce magnifique parcours, Porte d’Auteuil.
Vous êtes passé à deux points exactement de votre premier quart à Roland-Garros. Que vous a-t-il manqué ?
« Cela n’est jamais facile de finir un match. Normalement, j’aurais dû perdre en 3 ou 4 sets. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. C’est la première fois que je suis en huitièmes à Roland-Garros. J’aurais pu aller en quarts de finale. C’était difficile émotionnellement. Bien sûr, je suis très déçu et triste de perdre ce match mais je suis aussi très heureux de ce que j’ai fait toute cette semaine. Je n’ai pas bien commencé l’année. Quand j’ai vu que j’avais gagné beaucoup de matchs sur terre battue, mon objectif était de faire quelque chose de bien à Roland-Garros, d’atteindre la deuxième semaine. C’est ce que j’ai fait. Mais quand vous êtes en deuxième semaine, vous voulez aller encore plus loin. Quand vous servez à 5-3 (pour gagner le match dans le 5e manche), vous voulez jouer un quart de finale contre Nadal. Ce qui est important quand vous jouez en France, que vous êtes français, vous voulez faire quelque chose de bien. Quand vous savez que vous pouvez jouer contre Nadal en quarts, c’était mon objectif. Et je l’ai raté. »
Qu’est-ce qui l’emporte: la déception ou la satisfaction de votre bonne semaine ?
« Je ne sais pas trop. Là, tout de suite, si on me pose la question, bien sûr qu’une heure après le match, c’est la déception. J’atteins la deuxième semaine, c’était mon objectif, mais quand on est en deuxième semaine, le but c’est d’atteindre les quarts, puis les demies. Je n’avais pas envie de m’arrêter là. Quand je me retrouve à gagner le quatrième alors que celui-là je dois le perdre, que je me retrouve à mener dans le cinquième 4-1, cela cogite un peu dans ma tête. Ce n’est surtout pas ce qu’il faut faire mais, ce n’est pas ma faute. Aller servir une première balle quand on sert à 5-3 pour se retrouver en quarts, ce n’est pas comme quand on sert au premier jeu du match. Ce match, je dois le perdre en 3 ou en 4 mais je dois le gagner en 5. Maintenant je me dis : j’aurais dû faire ceci ou cela, mais cela fait partie du tennis, c’est pour cela que ce sport est beau.
Vous avez été pleinement soutenu par le public…
« J’ai rarement vu des ambiances comme celle-là. J’ai rarement eu cela à Roland-Garros. Dès mon premier match, cela a été exceptionnel. Entre hier et aujourd’hui, ce sont des souvenirs qui me resteront gravés à vie. Des ambiances comme ça et voir un public complètement à ma cause, c’était rarement arrivé. Il y avait souvent ceux qui ne m’aiment pas trop parce que je m’énerve. Mais là c’était plus la France contre le reste du monde. Quand j’aurai des enfants, quand je serai plus vieux, quand j’aurai une copine, je pourrai leur raconter tout cela et leur montrer des vidéos.Cela me fait un bien énorme de me retrouver en France et d’avoir cette ambiance. Pour moi, c’était un petit peu un rêve et là cela se réalise. »
Propos recueillis en conférence de presse