Le gérant du haras de Bernesq, situé dans le Calvados, a été condamné à une peine sévère en raison de mauvais traitements infligés aux chevaux dont il avait la charge. Outre une interdiction à vie de détenir des équidés, il s’est également vu interdire d’exercer une profession en lien avec les animaux pendant cinq ans.
De plus, il a été condamné à payer une amende de 3 000 €, dont 2 000 € avec sursis. Lors de l’audience, la présidente du tribunal a souligné le manque de personnel pour l’entretien du haras, indiquant que les écuries n’avaient pas été nettoyées depuis plusieurs années. Elle a également noté que les chevaux recevaient une ration alimentaire insuffisante, et que le foin, destiné aux chevaux d’entraînement, était détourné des chevaux en pension.
En 2018, le haras abritait 157 chevaux lorsque l’une des employées a alerté la Société Nationale pour la Défense des Animaux (SNDA) et l’association Stéphane Lamart. Sur place, la brigade de gendarmerie d’Isigny-sur-Mer a constaté de graves négligences : de l’eau saumâtre dans les abreuvoirs, des boxes sales, des râteliers vides et des chevaux blessés se trouvant dans des conditions insalubres, en train de patauger dans la paille souillée par les excréments. De plus, les aliments étaient stockés au sol, dans des sacs infestés de rongeurs.
Une apprentie a témoigné avoir vu des chevaux morts enterrés sans respect des procédures d’équarrissage ni de déclaration obligatoire. Le haras était en redressement judiciaire depuis juin 2017. Selon les employés, il était correctement géré par le père du gérant actuel, mais des problèmes financiers ont conduit à une gestion austère. En 2019, le redressement judiciaire a abouti à la vente totale de l’établissement à un nouveau propriétaire, ainsi qu’à la vente de tous les chevaux qui s’y trouvaient.