Nice, l’électrochoc pour sauver la Ligue 1 ?

Ce jeudi devant les médias, plusieurs entraîneurs de Ligue 1 ont fait bloc pour soutenir l’OGC Nice, ses joueurs et ses dirigeants.

Les graves incidents survenus dimanche dernier à Nice ont provoqué une onde de choc dans l’ensemble de la Ligue 1. À Rennes, Habib Beye a livré l’une des prises de parole les plus fortes, dénonçant fermement les violences dont ont été victimes les joueurs niçois, notamment Jérémie Boga et Terem Moffi, à leur retour de Lorient. « Je suis choqué par l’image que nous donnons de notre football à travers ces actes », a lancé l’entraîneur rennais, visiblement révolté. « Il va falloir vite qu’on se réveille ! Aujourd’hui, on est sur des insultes, des crachats, peut-être des coups… mais le jour où ça ira plus loin, on va faire quoi ? » Beye a également estimé que les agresseurs n’avaient rien de supporters : « 400 mecs qui viennent le soir à minuit pour attendre une équipe, ce ne sont pas des supporters… sauf s’ils sont là pour les supporter. »

« Le football est secondaire dans ces moments-là »

À Lens, Pierre Sage a lui aussi exprimé sa profonde incompréhension face à ces dérives, d’autant qu’il a vécu douze ans à Nice. « Ça m’a beaucoup interpellé. Comment des personnes réunies pour une même cause, capables de s’envoyer beaucoup d’amour à un moment donné, peuvent quelques mois plus tard arriver à ce genre de choses ? J’ai du mal à comprendre », a-t-il regretté. Le coach lensois a élargi son propos à la violence dans les stades : « C’est comme les gens qui se battent en tribunes… Il y a un but, ils lèvent les bras, puis se tapent dessus. Je ne comprends pas ». Selon lui, ces débordements dépassent le cadre du sport : « Les clubs deviennent le terrain d’autres combats. Ce sont ces choses-là qu’il faut dénouer pour laisser sa place au sport. »

Enfin à Lille, Bruno Genesio a fait part de son émotion, touché personnellement par les événements puisque l’un de ses proches, Florian Maurice, a été pris à partie. « J’ai été choqué, encore plus parce que j’ai un ami au club. Je l’ai appelé, j’ai pris de ses nouvelles », a confié l’entraîneur lillois, rappelant que « le football est secondaire dans ces moments-là ». S’il reconnaît le droit d’exprimer son désaccord, il refuse toute escalade : « On a le droit d’être en colère, de siffler, d’exprimer des opinions, heureusement. Mais en arriver à des gestes violents… on n’a pas le droit, ni dans le foot ni ailleurs ». Dans ce climat lourd, l’OGC Nice tentera de retrouver un semblant de normalité dimanche face à Angers, lors d’une 15e journée déjà placée sous tension.