Jérôme Latta, chroniqueur dans le journal Le Monde, a pris la plume pour décrire la situation du football français après la fin de Mediapro. Canal+ qui apparaît comme un sauveur, se retrouve dans son viseur.
« La maison n’est hélas plus celle de « Jour de foot » ou de « L’Équipe du dimanche », mais celle du « Canal Football Club », émission « de référence » que Pierre Ménès tire vers le bas depuis 2009 – ce qui donne une idée des profondeurs atteintes. De rares programmes plus ambitieux ont été éphémères ou marginalisés. Sur le plan de la réalisation des rencontres, la tendance est plus à la surenchère qu’à l’innovation », a indiqué le chroniqueur sur le site du Monde.
Avant de poursuivre : « Quant à « l’esprit Canal », il s’est aussi sûrement évaporé dans le sport qu’ailleurs. Le pourtant peu subversif Stéphane Guy a ainsi été mis à pied après avoir affiché à l’antenne son soutien à l’humoriste Sébastien Thoen, licencié pour avoir brocardé l’émission « L’Heure des pros » du très réactionnaire Pascal Praud, sur la filiale CNews…La direction n’a pas plus apprécié la boutade de Guy que la pétition signée par 148 collaborateurs en soutien à Thoen. Certains rapportent « un climat de terreur », dans un contexte plombé par un plan de départs volontaires projetant la suppression de 442 postes. Le Canal+ de Vincent Bolloré peut difficilement revendiquer l’héritage d’une chaîne qu’on a connue plus libérale, et qui sous l’égide de Charles Biétry avait révolutionné à la fois la mise en scène télévisuelle du football et son modèle économique : elle avait donné aux compétitions une valeur dont elle aura alimenté l’inflation au cours des décennies suivantes. »