Incroyable scénario pour la Côte d’Ivoire. Menée au score à la pause, elle pensait tenir sa qualification pour les 8e de finale avant que la Grèce ne la coiffe au poteau sur un penalty dans les dernières secondes (2-1). Les Hellènes retrouveront le Costa Rica au prochain tour.
La troisième aura été la plus cruelle pour la Côte d’Ivoire. Comme en 2006 et en 2010, la bande à Didier Drogba ne passera pas la phase de poules de la Coupe du monde. Elle était proche de fêter une qualification pour les 8e de finale historique dans son histoire, alors que le score était de 1-1 face à la Grèce à quelques secondes du coup de sifflet final. Et puis Sio, entré en jeu quelques minutes auparavant à la place de Gervinho, laissait traîner le pied au moment où Samaras s’apprêtait à reprendre un centre en retrait dans la surface.
Indiscutable, le penalty était transformé par ce même Samaras (2-1, 90e+2) pour faire chavirer des Hellènes qui atteignent pour la première fois les 8e de finale d’un Mondial, où ils retrouveront le Costa Rica pour une affiche improbable. Un scénario qui laissera de gros regrets aux joueurs de Sabri Lamouchi. Mais à la vue du match, le score n’est pas immérité. La Grèce a touché à deux reprises la barre transversale de Copa, battu à chaque fois, par Holebas (32e) et son capitaine Karagounis (67e). Entretemps, les Hellènes, après avoir perdu Koné (11e) et leur gardien Karnezis (24e) sur blessure, avaient ouvert la marque logiquement par Samaris (42e, 1-0), profitant d’une erreur de Tioté dans l’entrejeu.
Drogba, comme une ombre
Un score qui éliminait à la pause des Eléphants bien inoffensifs et s’en remettant surtout à des exploits individuels de Yaya Touré (44e) et à des long ballons sur Drogba. Titulaire pour la première fois dans ce Mondial, le capitaine ivoirien a traversé la rencontre comme une ombre, ne pesant jamais sur la défense grecque et aspirant les ballons de ses coéquipiers, rarement pour en faire bon usage, même si son état d’esprit et son implication dans les tâches défensives sont à souligner.
Ce n’est pas un hasard si la Côte d’Ivoire a égalisé sur une action dans laquelle sa star n’était pas impliquée et orchestrée par Kalou, relayé par Gervinho avec à la conclusion Bony, successeur désigné de Drogba en attaque (74e, 1-1). Ce dernier a assisté depuis le banc à la chute de son équipe, car remplacé à la 78e à son grand désespoir. Plus collective, plus inspirée et moins maladroite, la Grèce n’a pas volé sa qualification. Les Eléphants risquent de longtemps revivre dans leur tête ce scénario cauchemar, notamment le malheureux Sio, dont la faute a précipité la chute des siens.