Le Britannique Bradley Wiggins s’attaque dimanche, sur la piste olympique de Londres, au record de l’heure (52,937 km). Wiggins vise à boucler 221 tours de piste, soit 55,250 kilomètres, devant 6.000 personnes venues rien que pour lui.
C’est un record qui a une histoire incroyable, rappelle le vainqueur du Tour de France 2012. Ne serait-ce que par la cascade de tentatives victorieuses depuis septembre, après le changement de réglementation décidé par l’UCI (Union cycliste internationale). Pas moins de quatre en huit mois, la dernière signée par le Britannique Alex Dowsett.
A 35 ans, Wiggins, qui a tourné le dos aux grandes courses sur route en avril dernier à l’occasion de Paris-Roubaix, veut établir le record une fois pour toutes. Puis, il se consacrera au dernier défi de sa carrière, un cinquième titre olympique à Rio en 2016. Il rejoindrait notamment les cinq coureurs (Lucien Petit-Breton, Fausto Coppi, Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Miguel Indurain) qui ont gagné le Tour de France et inscrit leur nom au palmarès du record de l’heure.
Le Britannique postule à un record qui lui tend les bras au vu de son expérience des vélodromes. Wiggins est le seul à posséder une formation initiale de pistard au contraire des routiers figurant sur les tablettes du Tour, même si l’incomparable Eddy Merckx était aussi un habitué des Six Jours. A l’époque moderne, Greg LeMond, triple vainqueur de la Grande Boucle, fut tenté en 1990 par le défi mais ne s’y lança pas. En revanche, Bernard Hinault rejeta toujours l’idée. Nous avons très vite buté sur les problèmes psychologiques, expliqua son directeur sportif Cyrille Guimard. Il fallait beaucoup de temps pour l’adaptation (à l’altitude) et l’on n’était pas vraiment sûr que, sur ce plan-là, l’individu Hinault connaîtrait la même réussite. Des cinq lauréats du Tour qui ont battu le record, Merckx et Indurain sont les seuls à s’être imposé dans la plus grande course du monde avant de monter en piste. S’il réussit, Braddley Wiggins s’inscrira dans une longue liste de dévoreurs du tour de piste.
A l’inverse de ses prédécesseurs, Wiggins a établi une approche rationnelle de sa tentative. Hormis le bref Tour du Yorkshire, il s’est consacré uniquement à Paris-Roubaix avant de se programmer sur l’heure. Pour sa tentative, il utilisera un vélo avec un guidon en titane et à la fourche rétrécie. Issu d’une collaboration entre Jaguar et le constructeur italien de cycles Pinarello, il serait le plus aérodynamique sur lequel j’ai jamais roulé, selon le Britannique.