La demi-finale du Top 14 à Bordeaux a été le dernier match de Guy Novès en tant qu’entraîneur du Stade Toulousain. Après l’élimination face à Clermont, le futur sélectionneur du XV de France a salué ses supporteurs mettant fin à une ère de succès sans précédent.
Guy Novès a dirigé samedi contre Clermont son dernier match du Stade Toulousain, tournant une page de plus de vingt ans d’histoire et de succès à la tête de son club de cœur. Moi j’ai eu deux entraîneurs dans ma vie, mon père et Guy, témoigne, les yeux rougis, Jean-Baptiste Elissalde, ancien demi, désormais en charge des arrières du Stade Toulousain. Même si des fois, ça a été difficile, notamment ces deux dernières saisons où il y a eu beaucoup de tensions, moins de facilités, il faut lui tirer un grand coup de chapeau pour ce qu’il a fait, poursuit-il. J’ai aussi des remerciements personnels: il est venu me chercher à La Rochelle, il m’a fait confiance, il m’a construit au fur et à mesure jusqu’à me mettre le pied à l’étrier comme entraîneur. A 61 ans, Guy Novès était la figure tutélaire du Stade Toulousain.
Né à Toulouse, biberonné au Stade depuis 40 ans, Novès y a fait sa carrière de joueur, comme ailier, puis comme technicien, remportant sur le banc dix titres de champion de France et quatre Coupes d’Europe, un palmarès inégalé. J’ai tout fait pour qu’on puisse vivre ensemble une petite semaine supplémentaire, prolonger ces moments exceptionnels que je vis depuis 23 ans (comme entraîneur), a-t-il souligné après le match contre Clermont. Mais dans un coin de ma tête je m’étais aussi dit que cela pouvait s’arrêter aujourd’hui.
Ça fait 40 ans que je suis dans ce club. Je ne peux pas vous dire que j’en pars en étant très heureux, de gaieté de cœur, a-t-il renchéri, après avoir longuement salué ses supporters dans les tribunes.
Maxime Médard regrette, lui, de ne pas avoir donné de belle sortie à Guy. C’est dur, souffle-t-il avant de verser une larme. Moi, je n’ai connu que lui pendant 10 ans. C’est un grand monsieur et il mérite sa place avec l’équipe de France.
Il a le Stade Toulousain dans le cœur et moi aussi. Il m’a appris l’amour du club et du maillot, de se battre tout le temps, de toujours travailler, ce qu’il récompensait toujours. Se pose désormais la question de l’avenir et du vide laissé par Novès. Je veux leur dire que la vie est devant eux et qu’il faut continuer à bosser, évacue l’entraîneur. Chez ceux qui resteront, il y a surtout l’envie de ne pas galvauder tout ce qui a été construit ces 20 dernières années, dixit Elissalde. Bien sûr, on est un peu ému mais il faut qu’on continue à porter le flambeau qu’il nous a transmis, martèle-t-il. Mon histoire va continuer plus loin de lui mais je pense qu’il aura toujours son téléphone ouvert.