Macif et Sodebo, les deux trimarans Ultime, ont réussi à passer à la bordée les côtes brésiliennes à la sortie du Pot au Noir. Ce n’est pas le cas pour le trio leader des monocoques IMOCA dans la Transat Jacques Vabre.
La Transat Jacques Vabre 2015 restera dans les annales, non pas parce que les conditions météo ont été dures les premiers jours, mais bien parce que pour la première fois, des voiliers ont dû tirer des bords pour passer l’équateur après avoir franchi le Pot au Noir ! Car depuis des lustres, tous ont galéré en frisant les rives africaines, puis au fil des siècles ont choisi le milieu de l’Atlantique pour enfin, à partir des images satellites, opter pour une entrée dans le Pot au Noir entre le 27°W et le 30°W.
Cette fois, les navigateurs ont été tellement inquiets des calmes annoncés très au large de l’Afrique qu’ils se sont décalés encore plus dans l’Ouest. Au point que les deux Ultime sont sortis du Pot au Noir sur le 31°W tandis que les trois leaders en monocoque IMOCA sont allés jusqu’au 32°30W. Et comme les alizés de l’hémisphère Sud n’ont pas du tout été coopératifs, c’est au près bâbord amures qu’il a fallu tenter de grignoter les milles en essayant de ne pas se déporter encore plus à l’Ouest.
MACIF a certes pu passer à la bordée à plus de quarante milles des côtes brésiliennes au large de Recife, mais son poursuivant Sodebo Ultim s’est retrouvé dans le tampon, zone avec peu de vent qui colle au rivage. En moins de 24h, le leader a doublé son avantage car le trimaran de Coville-Nélias n’avait plus qu’une dizaine de nœuds de vent quand Gabart-Bidégorry filaient plein Sud avec près de 20 nœuds de brise. Désormais 250 milles séparent les deux trimarans géants.
Si le premier Ultime peut espérer en finir vendredi, les monocoques IMOCA sont bien plus dans l’incertitude.