Déféré devant un juge jeudi matin, Karim Benzema a été mis en examen dans l’affaire de chantage à la sex-tape, son contrôle judiciaire lui interdisant de rencontrer la victime, c’est-à-dire Mathieu Valbuena. Didier Deschamps va devoir choisir entre sa star et l’un de ses meilleurs joueurs en Bleu.
Quand on a des amis comme ça, il est inutile d’avoir des ennemis. C’est un peu ce que doit se dire Karim Benzema. L’attaquant des Bleus, l’élément à partir duquel Didier Deschamps commence par construire son équipe, se retrouve non plus mêlé à une sinistre affaire mais directement impliqué. Après 24 heures de garde à vue, l’attaquant international du Real Madrid a été mis en examen pour complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit. Le qualificatif fait peur et en l’espèce ce n’est pas pour rien. Le délit en question s’appelle du chantage. Et la sanction encourue est d’au moins cinq ans d’emprisonnement. Si Benzema devrait échapper à une peine aussi lourde au bout du compte, il se retrouve une nouvelle fois mêlé à une affaire qui ne va pas redorer le blason du star-system dans le football. Après l’affaire Zahia, pour laquelle il a été mis hors de cause, ses démêlés avec la police routière en Espagne, en passant par la bousculade d’un journaliste de L’Equipe par un membre de son entourage pour une mauvaise note dans le quotidien, Benzema se retrouve mis en examen dans une affaire de chantage. C’est sinistre. Le joueur proclame son innocence et n’a rien reconnu du tout des faits qui lui sont reprochés selon son avocat. Il est vraiment de tout coeur avec son ami Mathieu Valbuena, a ajouté Me Sylvain Cormier, après le départ de son client du palais de justice de Versailles.
Ses explications n’ont pas convaincu le juge qui l’a reçu jeudi matin. En plus de la mise en examen, la juge d’instruction a ajouté un contrôle judiciaire qui lui interdit de rencontrer les autres mis en examen… et Mathieu Valbuena. Fort heureusement, le joueur du Real Madrid est blessé et ne devait de toute façon pas être appelé jeudi après-midi par Didier Deschamps pour les rencontres contre l’Allemagne et l’Angleterre. Fort heureusement aussi, l’équipe de France va ensuite entrer en hibernation jusqu’à fin mars. L’instruction sera-t-elle terminée d’ici là ? Peu importe en fait. Didier Deschamps va devoir trancher entre conserver deux éléments essentiels au risque de fracturer son groupe ou bien de préférer l’un à l’autre avec toutes les conséquences possibles qui en découleront.
Pour revenir à l’affaire, une source proche du dossier a expliqué, avant la mise en examen de Karim Benzema, que le joueur avait reconnu être intervenu auprès de Valbuena à la demande d’un ami d’enfance, approché par trois escrocs qui avaient en leur possession la sex-tape. Benzema a déclaré s’être mis d’accord avec l’ami d’enfance sur ce qu’il devait dire pour que son coéquipier négocie exclusivement avec lui, a-t-elle ajouté. Le joueur a affirmé qu’il avait voulu rendre service à son ami sans penser qu’il portait tort à Valbuena.
En juin dernier, Mathieu Valbuena a porté plainte après avoir reçu un appel téléphonique dans lequel ses interlocuteurs le menace de divulguer une vidéo de lui et de sa compagne en plein ébat. Le joueur international est sommé de verser la somme de 100 000 euros. C’est lors de la trêve internationale d’octobre dernier que Karim Benzema et Mathieu Valbuena ont eu une discussion sur l’existence de cette vidéo. La semaine suivante, quatre individus, dont Djibril Cissé sont placés en garde à vue. L’ancien joueur est rapidement relâché, alors que les trois autres individus sont mis en examen et placés en détention provisoire pour chantage et participation à une association de malfaiteurs. Le 2 novembre dernier, un proche des frères Benzema est placé en garde à vue à Lyon dans le cadre de cette affaire. C’est lui qui aurait demandé à Karim Benzema de parler au meneur de jeu lors du rassemblement des Bleus.