Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, désigne le Mont Blanc pour star du parcours 2016. Il rappelle l’importance d’être grimpeur pour remporter la Grande Boucle, mais pas seulement.
Est-ce un Tour de France pour grimpeurs ?
Le Tour est toujours pour les grimpeurs. Si on n’est pas grimpeur, on ne peut pas gagner le Tour de France. Il faut grimper bien sûr, il faut surtout être constant, avoir des qualités physiques et nerveuses pour résister trois semaines. L’an dernier, le Tour s’est joué autant dans le vent de la Zélande dès le premier dimanche que dans la montagne. Cette année, la palette des possibles a été élargie au maximum, entre les 5e et 20e étapes. Sur les premières arrivées en montagne, il faudra monter et aussi descendre.
Est-il encore plus montagneux que l’an dernier ?
Nous sommes dans la fourchette haute des cols. En revanche, il y aura moins d’arrivées au sommet. On a voulu ouvrir au maximum le champ des possibles pour que la décision puisse se faire dans de nombreuses étapes, pour que ce ne soit pas écrit d’avance.
Vous avez évoqué l’esthétisme de ce Tour…
Le critère sportif est capital mais l’aspect esthétique l’est tout autant. La France du Tour doit être belle. Cette fois, la première image du Tour qui sera vue dans le monde sera celle du Mont Saint-Michel, qui appartient au patrimoine mondial de l’humanité. Le Tour n’y est allé que deux fois en plus de cent ans d’histoire. Après, ce sont les rivages de la Manche, avec le plus beau kilomètre de France selon l’expression d’Eisenhower, Angers, la cité de Carcassonne, le Mont Blanc, Chantilly, beaucoup de lieux formidables.
Le Mont Blanc est-il la star de ce Tour ?
Sans aucun doute. On va tourner autour du Mont Blanc pendant trois jours. Arriver par la Suisse, avec une ligne d’arrivée qui sera tracée au barrage d’Emosson, à côté des neiges éternelles, aller à Saint-Gervais Mont Blanc de l’autre côté. Le terrain sera sublime.
La part des contre-la-montre est à la hausse…
Avec 14 kilomètres de contre-la-montre l’an dernier, c’était du jamais vu. On revient à deux chronos pour un total de 54 kilomètres, la même distance qu’il y a deux ans. Ce sont des chronos sélectifs, l’un dans les gorges de l’Ardèche pour hommes forts, l’autre à Megève qui s’ouvrira aux prétendants au maillot jaune et aux meilleurs grimpeurs plus qu’aux meilleurs rouleurs.
Avez-vous changé de plans à cause de l’Euro de football ?
Absolument pas. Le choix de la Manche, fait indépendamment de l’Euro, a amené à ce que le tracé ne passe pas par les villes qui accueillent l’Euro. Nous ne serons pas dans les mêmes zones au même moment.