Jouer la première finale olympique du volley français pour la dernière du sélectionneur Laurent Tillie est « presque le plus beau scéanrio » pour le leader des Bleus Earvin Ngapeth passé par toutes les émotions aux Jeux de Tokyo.
Quel est le premier sentiment ?
« La fierté. Je suis super heureux, parce que on est passés par toutes les émotions dans ce tournoi: éliminés, pas éliminés… On ne savait plus. Y arriver en plus avec ce groupe… Pour certains, ça fait 15 ans qu’on joue ensemble, même plus, donc c’est super beau. Ca a toujours été un rêve.C’était loin mais on en a parlé ensemble quand on était au CN (centre national du volley français, ndlr), quand on était en cadets. Je pense qu’on ne s’en rend même pas encore compte. »
Imaginiez-vous l’équipe aller en finale après la défaite quasiment fatale contre l’Argentine en phase de groupes ?
« C’est vrai qu’après l’Argentine, ça a été un moment super dur. Parce qu’on se voyait dehors et, rebelote, sortir comme à Rio (dès la phase de poules, ndlr). On s’est parlé, on a dit qu’il fallait qu’on fasse notre jeu, qu’il fallait qu’on kiffe, qu’on prenne du plaisir. De toute façon, on n’avait plus que ça à faire. C’est mental, ça bascule d’un coup. Un match, une victoire et tout change. C’est le sport, le volley, la beauté de notre métier. Je sais qu’on est capable de tout, dans le pire, comme dans le meilleur, et cette fois-ci c’est le meilleur. »
Vous-êtes vous dit quelque chose ?
« Il y a eu une petite réunion à la fin du match mais c’était pas constructif parce qu’on était tous énervés. Après on a deux chambres de six donc on est un peu les uns sur les autres, tous ensemble à longueur de journée. Après l’Argentine on s’est parlé tous ensemble. A froid, c’était plus simple. Il fallait juste retrouver ce plaisir de jouer ensemble. Et puis c’est ce que c’est ce qu’on a fait et ça a marché. »
Vous avez semblé très sérieux ce soir…
« En fait j’ai super mal au genou, donc j’essaye de pas trop me disperser pour rester concentré. Mais oui, je me suis fait engueuler par Jenia (Grebennikov) tout le match parce que je parlais pas. Des fois, c’est comme ça. Il y a Jenia qui a pris le relais, Jean (Patry) aussi, Toinou (Brizard) qui met beaucoup de rythme. C’est bien aussi. Comme ça dans 48h, j’aurai du gaz. Ca va aller. Et de toute façon, il n’y a pas le choix. »
Est-ce la plus belle fin imaginable après les neuf années de Laurent Tillie à la tête de l’équipe ?
« C’est le plus beau scénario qui pouvait nous arriver, enfin presque le plus beau. Ca va être la dernière de Laurent et c’est une finale olympique. C’est encore plus grand. Il faut l’aborder comme les derniers matches. On ne doit pas se mettre de fausse pression et essayer d’oublier l’enjeu même si c’est dur. Il faut être une bande de potes qui jouent au volley et kiffer. »