Moins de 30 heures de course et déjà 155 milles séparent le duel Thomson/Le Cléac’h de Sébastien Destremau (TechnoFirst – faceOcean) sur son bateau de 1998, tandis que l’Espagnol Didac Costa, toujours en escale technique aux Sables d’Olonne, joue un contre la montre pour repartir rapidement.
Au pointage de 18h00, Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) devançait le Britannique Alex Thomson (Hugo Boss) de 6,8 milles et Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) de 12,2 milles. Suivaient Vincent Riou (PRB), premier non +foiler+, Sébastien Josse (Edmond de Rothschild), Paul Meilhat (SMA), Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie Espoir), Jérémie Beyou (Maître Coq), Morgan Lagravière (Safran) et Thomas Ruyant (Le souffle du nord). Le 28e et dernier concurrent en mer, Sébastien Destremeau (Techno First-Face Ocean) était déjà à plus de 175 milles de Le Cléac’h.
Les conditions météo exceptionnelles du départ du 8e Vendée Globe ne sont plus qu’un lointain souvenirs. La première nuit était affreuse. Le vent passait de 5 à 40 nœuds. J’ai eu une forte averse de grêle. C’était dur, car il y avait beaucoup de changements de voiles à effectuer racontait ce midi à la vacation le Hongrois Nandor Fa (22e au pointage). Les bonshommes et les bateaux ont un peu trinqués sur ces 24 premières heures de course effrénées. Jérémie Beyou sur Maître CoQ a chuté suite à un brusque départ au lof et s’est abîmé une dent. Je me suis fait piéger par des grains, je n’ai pas tout pigé (…) J’ai deux ou trois soucis sur le bateau. En plus, un safran s’est relevé et le bateau est parti au lof. Je suis tombé sur le winch et me suis cassé une dent. Rien de grave, mais une mise en jambe sportive jamais évidente après 3 semaines passées à terre.
Le DST (Dispositif de Séparation de Trafic), zone interdite, dicte une décision importante pour les marins : passer à l’intérieur ou à l’extérieur. La majorité de la flotte a choisi de longer les côtes espagnoles puis portugaises pour profiter de ce bon flux de Nord de 25 nœuds. Mais dans ce couloir, les empannages vont devoir s’enchaîner, et en solitaire sur ces bolides de course, la manœuvre ne se fait pas en trois coups de cuillère à pot. On va essayer de gérer ça au mieux. C’est important de ne pas être trop loin au cap Finisterre. Il fait soleil, j’ai Safran sur mon tribord, il y a des grains et 20 nœuds de vent. Il va y avoir des croisements, je ne vais pas pouvoir rester longtemps au téléphone confiait Vincent Riou (PRB) à la vacation en milieu de journée.
La météo annonce pour mardi midi un ralentissement pour toute la flotte. Une dorsale a pris ses quartiers à la latitude du cap Saint-Vincent et les concurrents n’auront pas d’autres choix que de la traverser. 8 nœuds de Nord-Ouest attendent les bateaux qui vont être ralentis pendant une vingtaine d’heures.
Top 10 à 18h00
1. Armel Le Cléac’h (FRA/Banque Populaire VIII) à 23.999,9 milles de l’arrivée
2. Alex Thomson (GBR/Hugo Boss) à 6,8 milles du premier
3. Jean-Pierre Dick (FRA/StMichel-Virbac) à 12,2
4. Vincent Riou (FRA/PRB) à 12,3
5. Sébastien Josse (FRA/Edmond de Rothschild) à 16,9
6. Paul Meilhat (FRA/SMA) à 21,9
7. Yann Eliès (FRA/Quéguiner-Leucémie Espoir) à 23,5
8. Jérémie Beyou (FRA/Maître Coq) à 25,9
9. Morgan Lagravière (FRA/Safran) à 36,6
10. Thomas Ruyant (FRA/Le souffle du nord) à 47,1