Le défi fou de Marc Thiercelin pour le prochain Vendé Globe

À 64 ans, Marc Thiercelin prépare son retour au Vendée Globe 2028 à bord d’un voilier en bois, un projet audacieux et écoresponsable qui marque un double retour aux sources.

Dix-huit ans après sa dernière participation au Vendée Globe, Marc Thiercelin rêve d’un retour en mer. À 64 ans, le navigateur français s’est lancé un pari audacieux : prendre le départ de l’édition 2028 à bord d’un voilier construit… en bois.

« J’en avais assez d’être à terre », confie-t-il à l’AFP. Loin des pontons depuis 2011, Thiercelin n’a pourtant jamais cessé de penser au large. Lassé de la standardisation des bateaux en carbone, il veut démontrer qu’une autre voie est possible. « Les marins sont aussi des ingénieurs. Plutôt que de reproduire un énième bateau en carbone, je veux montrer qu’on peut faire autrement, sans renier la performance. » Pour cela, il s’est entouré de partenaires innovants : l’architecte naval Gildas Plessis, la start-up Cobratex, spécialisée dans les fibres végétales, et même Airbus, qui lui fournira du carbone recyclé.

Le projet s’articule autour d’une coque en bois, complétée de carbone réutilisé pour les zones soumises à forte pression (mât, safrans, etc.), et de matériaux naturels pour les éléments secondaires comme les voiles. Le prototype est en construction près de Nantes, avec un objectif de mise à l’eau en 2026 et un budget de 5 millions d’euros – moitié moins qu’un Imoca classique.

Pas question pour autant de viser la victoire à tout prix. « Ce que je veux, c’est un bateau abouti, qui termine ses courses et qui ouvre une voie. » Ce projet marque aussi un retour personnel aux sources pour Thiercelin, ancien élève de l’école Boulle, où il s’était formé à l’ébénisterie avant de choisir la mer. Aujourd’hui, il veut croire en ce dernier défi : « La mer me manque. J’ai un projet enthousiasmant, il me reste à trouver les financements. Une fois au large, je saurai être à la hauteur. »