Après avoir remporté mi-mai à Rome sa première victoire contre un joueur du top 10, Corentin Moutet s’apprête à défier Novak Djokovic jeudi, au deuxième tour de Roland-Garros. Pour le Français, ce succès s’inscrit dans la continuité d’un effort intense à l’entraînement.
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Habitué des rencontres prestigieuses Porte d’Auteuil – il avait affronté Stan Wawrinka et Rafael Nadal en 2022, puis Jannik Sinner en 2024 – le joueur de 26 ans arrive cette fois plus affûté que jamais face au triple vainqueur du tournoi et champion olympique sur cette même terre battue l’été dernier.
Deux semaines après avoir battu Holger Rune, 10e mondial, à Rome, Moutet a franchi mardi le premier tour à Roland-Garros en sortant vainqueur d’un duel 100 % français face à Clément Tabur (280e), en trois sets (6-3, 7-6 [8/6], 6-3).
« Entre Français, ce n’est jamais facile », a reconnu Moutet, soulagé d’avoir su dominer ce combat serré, où il a encore une fois émerveillé le public du court Simonne-Mathieu avec quelques coups remarquables.
« Ce ne sont pas des gestes que l’on travaille spécifiquement, mais à l’entraînement j’essaie de jouer toutes les balles, même celles qui ne sont pas censées être jouées, pour améliorer mon endurance, mon physique et ma couverture du court », a expliqué le gaucher, qui avait atteint les huitièmes de finale en 2024 en prenant un set au futur numéro 1 mondial Jannik Sinner.
Avant le tournoi, il soulignait déjà que sa victoire majeure contre Rune était le fruit d’un travail intensif. « Depuis la présaison, j’ai énormément bossé avec mon équipe, notamment sur le volume et l’intensité, mais je n’arrivais pas à reproduire cela en match », confiait-il. Cette saison, son meilleur résultat restait un troisième tour à l’Open d’Australie.
« Contre Rune, j’étais tout près de perdre », a rappelé Moutet, qui a finalement triomphé 7-5, 5-7, 7-6 (7/4). Cette victoire a « cassé une barrière », estime-t-il, lui qui est connu autant pour ses coups spectaculaires que pour ses tempéraments parfois explosifs sur le court.
« Le mental, c’est aussi savoir encaisser une défaite douloureuse et revenir s’entraîner », ajoute-t-il, fier d’avoir persévéré malgré plusieurs revers frustrants.
Deux fois déjà battu par Djokovic, il sait que l’affrontement à venir ne sera pas simple. L’ancien numéro 1 mondial, à 38 ans, a certes montré quelques signes de fatigue cette saison, éliminé tôt à Monte-Carlo et Rome, mais a relancé sa saison sur terre battue en remportant son 100e titre à Genève juste avant Roland-Garros.
« Ce n’est pas naturel pour moi de bien démarrer les tournois sur terre, donc j’avais besoin de victoires », a reconnu Djokovic, 6e mondial.
Pour Moutet, il ne fait aucun doute que son adversaire reste un compétiteur redoutable. « Ce n’est pas un homme à la retraite. Il a gagné les Jeux Olympiques ici l’an dernier, et Genève… Ce sera un match compliqué », a-t-il anticipé.
Si sa victoire contre Rune et le set pris au cinquième mondial Jack Draper à Rome ont montré quelque chose, c’est que pour venir à bout de Moutet, « il va falloir souffrir ». « Pour moi, c’était important d’imposer cela, le message est clair », conclut le gaucher.
