Jo-Wilfried Tsonga pointe du doigt les critiques souvent injustifiées envers les tennismen français.
Interrogé ce lundi au cours d’un entretien accordé à l’AFP, Jo-Wilfried Tsonga a donné son avis sur le niveau du tennis français. « Les Français ne savent pas se faire mal ? Moi, j’ai fait une médaille d’argent aux Jeux avec le doigt cassé (en double en 2012 à Londres, NDLR)… Ce n’est pas ça le fond du problème. On dit toujours que les joueurs français sont gâtés pourris. Moi, je ne suis pas un gâté pourri ! Je viens de la campagne, mon papa est un immigré, mes parents ont toujours vécu à crédit. J’ai eu une éducation non pas stricte et rigide, mais droite. Et aujourd’hui, qui est prédestiné ? Un petit gars tout seul, parti de chez lui, mais qui a été 5e mondial, qui a fait une finale en Grand Chelem, qui est aujourd’hui un investisseur ? Rafa, son oncle était un grand joueur du Barça, son père est un entrepreneur renommé, ils habitent un endroit où il y a la mer juste en bas de sa chambre, il a un terrain de tennis dans son jardin, et on ne dit pas qu’il est gâté ? Mais nous, on vient toujours nous briser, nous dire qu’on n’est pas bons, qu’on n’a pas de mental… »
Il en a également profité pour revenir sur ses performances personnelles face au trois monstres de la discipline : Novak Djokovic, Rafael Nadal et Roger Federer. « Il ne m’a pas manqué grand-chose pour avoir ce titre majeur. En un, physiquement : j’étais capable de grandes performances physiques, mais je récupérais moins bien qu’eux. Je faisais une grande performance mais quand je devais rejouer deux jours après, j’avais des courbatures, des fois des déchirures, mal partout… Sur un match j’étais compétitif avec eux, des fois meilleur. Mais pour enchaîner… Quand vous sortez d’un match contre Rafa, et si vous voulez le battre, au minimum ça va durer 4h30, il faut recommencer deux jours après contre Djokovic, et si vous passez contre Djokovic, il faut retourner deux jour après contre Federer. En deux, il m’en a manqué un peu techniquement. Et s’il devait y avoir du mental, c’était en dernier. Parce que moi, je n’attendais qu’une seul chose quand je jouais contre eux, c’était d’être dans le ‘money time’. Quand ça commence à compter, j’ai le regard qui change, je deviens celui que je dois être, mais que j’ai du mal à trouver. »