Un an après une cuvée historique avec trois représentants en quarts de finale, le tennis français aborde l’US Open, à partir de lundi, sur une inquiétante pénurie de résultats.
Jo-Wilfried Tsonga, Gaël Monfils et Lucas Pouille avaient fait souffler en septembre 2016 un vent de folie et de nostalgie sur New York, au point d’être renommés les « nouveaux mousquetaires ». Jamais depuis le début de l’ère professionnelle, en 1968, trois Français n’étaient parvenus en quarts de finale du même tournoi du Grand Chelem. La belle épopée bleue s’était terminée par une demi-finale étrange. Monfils avait tenté de déstabiliser Novak Djokovic, alors N.1 mondial, avec une stratégie volontairement désinvolte, mais il s’était pris les pieds dans le tapis pour s’incliner nettement 6-3, 6-2, 3-6, 6-2.
Depuis, Monfils et les autres font grise mine. Après les trois premiers tournois du Grand Chelem de l’année, le meilleur résultat a été obtenu par Tsonga qui s’est hissé en quarts de finale de l’Open d’Australie, avant de chuter en trois sets face au Suisse Stan Wawrinka. Le N.1 français (12e mondial), déboussolé par la naissance de son premier enfant fin mars, a ensuite sombré au 1er tour de Roland Garros, face au modeste Argentin Renzo Olivo, puis n’a pas dépassé le 3e tour à Wimbledon.
De son côté, Monfils, perturbé comme souvent par des pépins physiques, n’a pas dépassé le stade des 8e de finale (Melbourne, Roland Garros). Pouille a certes gagné deux titres (Stuttgart et Budapest), mais il n’a remporté que quatre matches en Grand Chelem cette année et a du mal à 23 ans à confirmer sa belle saison 2016 qui l’avait vu grimper jusqu’à la 13e place mondiale. Plus grave encore, depuis le début de la tournée nord-américaine, le trio de tête du tennis français n’arrive pas à s’exprimer sur ciment. Tsonga n’a pas dépassé le 2e tour à Montréal et a chuté d’entrée à Cincinnati, tandis que Monfils a perdu dès le 2e tour contre l’Indien Yuki Bhambri, 200e mondial, le titre qu’il avait remporté à Washington en 2016, et n’a pas réussi à enchaîner plus de deux victoires à Montréal. Si bien que le Français le plus vu de l’été est l’inattendu Adrian Mannarino, 34e mondial, après son quart de finale à Montréal et ses 8e de finale à Wimbledon et Cincinnati qui lui ont offert la statut de tête de série pour l’US Open.
A la Race, il faut descendre à la 16e place pour trouver le premier Français, Tsonga, seul Tricolore du top 20, du jamais-vu à ce stade de la saison depuis 2009. Mais « JWT » peut redresser la tête à New York: son statut de tête de série N.8, en raison des forfaits en cascade d’Andy Murray, Stan Wawrinka, Novak Djokovic et Kei Nishikori, et un tirage au sort relativement clément, peuvent lui faire espérer un quart de finale contre le Croate Marin Cilic (N.7), à condition de passer l’obstacle canadien Denis Shapalov au 2e tour.
Côté dames, deux Françaises sont têtes de série: Kristina Mladenovic (N.14), qui affrontera la Roumaine Monica Niculescu (57e mondiale) au premier tour, et dont le meilleur parcours à l’US Open reste un quart de finale en 2015, et Caroline Garcia (N.18), opposée à une joueuse issue des qualifications.
Chez les garçons, il y a urgence pour les Bleus: ils disposeront du 15 au 17 septembre à Lille face à une Serbie privée de Djokovic d’une chance quasi inespérée de décrocher leur billet pour la finale de la Coupe Davis. Mais tout n’est pas gris. Le capitaine de l’équipe de France Yannick Noah peut compter en double sur Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert qui viennent coup sur coup de s’imposer à Montréal et Cincinnati et qui font figure de favoris pour l’US Open qu’ils avaient remporté en 2015.