Entretien MMA / Mirelle Moschella – Elle a mis le cancer K.O. !

Animatrice à la télévision brésilienne de l’émission hebdomadaire «O Melhor do UFC» («Le meilleur de l’UFC»), consacrée au MMA, la pétillante Mirelle Moschella a dû affronter un drame personnel, il y a trois ans, lorsqu’un cancer de l’utérus lui a été diagnostiqué. Déterminée à vaincre la maladie, la Brésilienne a accepté de nous raconter son histoire, pour donner de la force aux femmes qui doivent affronter une telle épreuve. PROPOS RECUEILLIS PAR DAVID TOMASZEK. Extrait du WOMEN SPORTS N°30.

WOMEN SPORTS : FAISONS TOUT D’ABORD CONNAISSANCE AVEC VOUS. COMMENT ÊTES-VOUS DEVENUE JOURNALISTE SPORTIVE ?

MIRELLE MOSCHELLA : Je suis journaliste depuis 2003. Je savais dès mes études que j’avais envie de faire ce métier. J’ai toujours pratiqué le sport. Mon père pratique le running de façon très assidue et m’a inspirée à être très sportive dès le plus jeune âge. Je voulais être journaliste sportive. J’ai démarré directement dans une grande chaîne brésilienne, d’abord derrière la caméra en tant que productrice puis éditrice. En 2012, lors des Jeux Olympiques de Londres, je suis devenue reporter puis animatrice et je suis ainsi passée de l’autre côté de la caméra. Depuis début 2023, j’ai mon propre magazine «O Mel

VOUS NE CONSIDÉREZ PAS LE MMA COMME UN SPORT TRÈS VIOLENT ?

Non, ce sont des athlètes très accomplis qui pratiquent leur sport avec une agressivité techniquement contrôlée. Ce n’est pas un sport qui m’effraie, même si je suis parfois amenée à interviewer des combat- tants ensanglantés au sortir d’un match !

VENONS-EN À VOTRE HISTOIRE. COMMENT AVEZ-VOUS DÉCOUVERT QUE VOUS SOUFFRIEZ D’UN CANCER ?

C’était il y a trois ans, pendant le confinement. J’avais des règles anormalement longues et je perdais beaucoup de sang. J’ai donc fait une batterie d’examens auprès de multiples médecins et le diagnostic est tombé au bout de quelques semaines : je souffrais d’un cancer de l’utérus et je devais être opérée de tout urgence, ma vie était en danger ! J’avais 35 ans à l’époque. Il n’était pas question que je meure ! J’ai donc demandé aux médecins : que dois-je faire ? Ils m’ont ex- plicité le protocole et je suis entrée dans la bataille. D’abord l’opération chirurgi- cale d’urgence : on m’a retiré l’utérus donc je ne pourrai plus avoir d’enfant. Si mon désir de mère est le plus fort, j’adop- terai un enfant dans le futur. Mais là, je devais avant tout sauver ma vie. Puis il y a eu la chimiothérapie et la radiothérapie, une réelle épreuve.

COMBIEN DE TEMPS A DURÉ LE TRAITEMENT ?

7 mois. C’était terrible. J’étais tout le temps malade et très faible. Mais je n’ai jamais abandonné. Je n’ai jamais pensé que j’allais mourir du cancer. D’ailleurs j’ai recherché les histoires d’autres survivantes du cancer pour me motiver. C’est aussi pour cela que je veux témoigner aujourd’hui. Autre élément important : je n’ai jamais cessé de travailler. Je crois beaucoup à l’énergie positive. Et j’ai reçu beaucoup de «good vibes». J’ai acheté une perruque et le public n’a jamais vu mon crâne sans cheveux.

ÊTES-VOUS DÉFINITIVEMENT GUÉRIE ?

Non, je suis en phase de rémission. Je fais des examens tous les 6 mois. Je ne serai officiellement guérie qu’au bout de 10 ans. Mais dans ma tête je me sens guérie.

CET ÉVÉNEMEMENT A CHANGÉ VOTRE VIE ?

Je suis une autre femme. Avant le cancer, je me plaignais pour des petits problèmes que je trouve ridicules aujourd’hui. Je profite pleinement de la vie chaque jour.

APRÈS VOTRE TRAITEMENT, VOUS AVEZ COURU UN SEMI MARATHON !

Oui. Je voulais me prouver à moi-même et aussi aux autres femmes que l’on peut survivre à un cancer et revenir au sport à un bon niveau ! Je me suis entourée d’un entraîneur et d’un nutritionniste. Cela a pris 6 mois avant que je sois prête. Mon corps avait perdu l’habitude de faire de l’exercice. Ces 6 mois m’ont paru une éternité ! Il ne s’agissait pas de réaliser un chrono de championne, juste de ter- miner cette course de 20 km… Tous mes proches m’attendaient sur la ligne d’arri- vée. C’était un grand moment d’émotion !

QUEL MESSAGE VOULEZ-VOUS FAIRE PASSER AUX FEMMES QUI DOIVENT AFFRONTER UN CANCER ?

N’abandonnez jamais. C’est très long et très pénible. Mais il faut faire confiance aux équipes médicales. Les technologies évoluent dans le bon sens. Il faut croire en vous et être très patiente. Étape par étape. Une fois passé l’ouragan, vous voyez l’arc-en-ciel. Et la vie est magnifique.

hor do UFC». C’est évidemment un grand accomplissement. Je rencontre toutes les plus grandes stars du MMA, une discipline très populaire au Brésil.