Le « Rodchenkov Act », du nom de l’ancien directeur du laboratoire antidopage de Moscou à l’origine des révélations sur le dopage organisé en Russie, a été adopté par le Sénat américain.
Cette nouvelle loi permet à la justice américaine de poursuivre toutes les personnes, quelle que soit leur nationalité, impliquées dans un système international de dopage. Les peines peuvent aller jusqu’à 10 ans de prison.
Ce dispositif législatif vise le « dopage d’Etat » tel qu’il a été mis en place en Russie. Il vise aussi à protéger de représailles les lanceurs d’alerte et informateurs, et « prévoit un dédommagement pour les athlètes victimes de complots de dopage ».
Les Etats-Unis se présentent donc désormais comme gendarmes du monde de la lutte antidopage. Une posture qui marche clairement sur les platebandes de l’Agence mondiale antidopage (AMA), qui n’a pas tardé à réagir. « L’AMA, ainsi qu’un certain nombre de gouvernements et d’organisations sportives, a des préoccupations légitimes au sujet du Rodchenkov Act. Cela peut conduire à des lois qui se chevauchent dans différentes juridictions, compromettant le fait d’avoir un seul ensemble de règles pour tous les athlètes du monde entier », a commenté un porte-parole de l’instance auprès de l’AFP. En outre, « l’AMA souhaite également comprendre pourquoi cette loi exclut de vastes domaines du sport américain, en particulier les ligues professionnelles et tous les sports universitaires ».
Il semble donc qu’il y aura désormais deux visions de la lutte antidopage : celle des Américains et celle du reste du monde.