« Je ne peux pas me plaindre de ma carrière », a remarqué jeudi l’Italien Valentino Rossi, qui prendra sa retraite du Championnat du monde de vitesse moto fin 2021 après avoir remporté neuf titres toutes catégories confondues depuis ses débuts en 1996.
Pourquoi vous arrêter maintenant ?
« Il y a deux ans et peut-être encore l’an dernier, je n’étais pas prêt à quitter le MotoGP car je n’avais pas tout essayé. Désormais, je suis en paix. Bien sûr, je ne suis pas heureux, mais si j’avais rempilé pour une saison, je ne serais pas plus heureux au moment de m’arrêter car je voudrais encore courir pendant 20 ans. Je pense que c’est le bon moment. Il nous reste une demi-saison pour essayer d’être meilleurs et je vais donner le maximum. »
Quels ont été les grands moments de votre carrière ?
« Il y en a beaucoup d’inoubliables mais trois championnats sont plus importants : 2001, quand j’ai remporté le dernier titre en 500 cm3, 2004, la première année avec Yamaha, et 2008. J’étais déjà âgé (29 ans, ndlr) et, après avoir gagné cinq ans de suite, ça faisait deux ans que je perdais. Dans une carrière normale, ça veut dire que c’est fini. Mais en changeant de pneus, j’ai pu revenir devant, me battre avec Casey Stoner et Dani Pedrosa et gagner deux autres championnats. (…) Je ne regrette pas mes choix. Courir avec Ducati a été difficile car nous n’avons pas gagné mais c’était un super défi. Un pilote italien sur une moto italienne, si on avait gagné, ça aurait été historique. Je suis juste un peu triste de ne pas avoir gagné un 10e championnat car je pense que je le méritais, de part mon niveau et ma vitesse. J’ai perdu deux fois lors de la dernière course mais c’est comme ça. Je ne peux pas non plus me plaindre de ma carrière ! »
Que signifie pour vous être l’icône de votre sport ?
« Je crois que la différence avec les autres grands pilotes de l’histoire du MotoGP est que, je ne sais pas pourquoi, j’ai réussi à attirer l’attention d’un très grand nombre de personnes, surtout en Italie, comme Alberto Tomba avec le ski. Pendant la première partie de ma carrière, j’ai provoqué une émotion chez les gens lambda et j’en suis très fier. Même aujourd’hui que mes résultats ne sont pas fantastiques, les gens viennent me voir très excités, pleurent. C’est toujours une surprise pour moi. Une émotion très forte. Vous dites que je suis un peu comme Michael Jordan et c’est mieux que ça vienne de vous que de moi (rires). C’est génial d’être reconnu partout dans le monde, de voir le numéro 46 sur un scooter en Thaïlande par exemple. Mais c’est plus difficile de vivre une vie normale car vous êtes toujours sous pression et il faut s’adapter. C’est le revers de la médaille. J’ai essayé d’être le plus normal possible. J’apprécie ça quand même, surtout depuis que je suis plus âgé. »
Qu’est-ce qui va vous manquer de cette vie ?
« Etre un athlète, se lever le matin pour s’entraîner dans le but de gagner. J’adore cette vie. Et surtout piloter une MotoGP car c’est un sentiment incroyable. Travailler aussi avec mes équipes à partir du jeudi pour essayer de régler tous ces petits détails pour être toujours plus forts. Et les dimanche matin vont me manquer, ce sentiment deux heures avant la course. Tu n’es pas tout à fait à ton aise, il y a de la peur et une émotion particulière car à 14h00, ça démarre et tu le sais. Ca va être dur à remplacer. »