Un sport aussi mondialisé que la Formule 1 ne peut ignorer un marché aussi important que les Etats-Unis. Pourtant, les Américains continuent de prendre de haut la discipline. L’arrivée en 2016 de l’écurie Haas dans le paddock peut-elle changer la donne ?
La Formule 1, qui fait étape cette semaine à Austin dans le Texas, gagne des parts de marché aux Etats-Unis, mais reste distancée par l’Indycar. L’an dernier, ce fut l’un des rendez-vous les mieux fréquentés de la saison : plus de 237.000 spectateurs (le total sur trois jours) se sont pressés dans les tribunes du Circuit of the Americas. Et alors que les audiences TV de la F1 ont continué à baisser dans le monde (recul de 5,6% l’an dernier, à 425 millions de téléspectateurs cumulés), elles ont progressé de 10,1% aux Etats-Unis, à 12,6 millions de téléspectateurs. Mais la F1 est encore très loin d’avoir la popularité du Championnat Indycar qui vient de voir son audience TV progresser de 16% sur un an, avec 1,1 million de téléspectateurs par course.
Pour s’imposer aux Etats-Unis, la F1 aura bientôt une arme en plus avec une écurie US, Haas F1. La nouvelle écurie va faire ses débuts en 2016 grâce aux finances de Gene Haas, un leader mondial de la machine-outil. Déjà présent dans le sport automobile avec une équipe dans le Championnat Nascar (Newman-Haas), le milliardaire a pris son temps, contrairement au dernier projet américain (US F1, mort-né en 2010). Il s’est aussi associé avec des références comme Ferrari (moteurs) et Dallara (châssis). , a prévenu Gene Haas, qui a recruté le Français Romain Grosjean. Mais pour intéresser vraiment les Américains, il faut une écurie qui gagne. Jusqu’ici les précédentes ont toutes été des échecs.
Un pilote pour flatter l’orgueil national serait également un pplus. Sur la grille de départ dimanche à Austin, il y aura bien Alexander Rossi. Mais au volant d’une modeste Marussia de l’écurie Manor GP, le Californien de 24 ans, qui court cette saison en GP2, n’a aucune chance de bien figurer. Il a payé pour disputer cinq Grands Prix en cette fin de saison mais n’a aucune garantie pour 2016 et ne sera pas titulaire chez Haas F1, qui veut débuter avec deux pilotes expérimentés. Il faut remonter à Monza en 1993 pour trouver la trace du dernier podium d’un pilote américain, Michael Andretti (3e) qui n’avait tenu qu’une seule saison en F1, chez McLaren, au contraire de son père Mario sacré champion du monde en 1978. Mario Andretti, qui a piloté pour Lotus, Ferrari et Alfa Romeo, reste à ce jour le dernier Américain vainqueur d’un Grand Prix (Pays-Bas 1978). Un seul autre pilote US a été champion du monde de F1 : Phil Hill en 1961.