C’est un séisme qui ébranle le Stade Français. À la suite des révélations de Mediapart, le parquet de Paris a ouvert une enquête visant le directeur de la section féminine du club, soupçonné de harcèlement moral et de propos lesbophobes. La plainte, déposée par Laura, ancienne joueuse devenue directrice bénévole de l’équipe féminine, a été enregistrée le 14 janvier dernier.
Selon les premiers éléments, Laura dénonce des insultes à caractère homophobe, des humiliations répétées et des menaces visant des joueuses de la section amateur, les Pink Rockets. Elle accuse le dirigeant de maintenir un climat délétère, où certaines joueuses n’oseraient pas témoigner de peur de voir leur carrière compromise. Une enquête interne avait bien été menée en janvier, conclue par un simple blâme, sans que les accusations de sexisme ou d’homophobie ne soient retenues.
Face à ce que les joueuses dénoncent comme un « système de domination et d’exclusion », elles ont publiquement demandé la démission du directeur sportif. Ce dernier a été suspendu de ses fonctions auprès de l’équipe féminine, mais continue de travailler au sein de l’association. Tandis que la Fédération Française de Rugby a saisi son conseil de discipline, une affaire de fond s’ouvre désormais devant la justice. L’image du club parisien, déjà ternie, risque d’en sortir durablement fragilisée.
