La confrontation devant le conseil des prud’hommes entre Hatem Ben Arfa et le Paris SG a mis en lumière les détails du contrat du joueur. L’ancien international reproche au club parisien une mise à l’écart pour des raisons extra-sportives entre avril 2017 et juin 2018, une période où il n’a pas été retenu une seule fois dans le groupe professionnel. Il réclame un euro symbolique de dommages et intérêts pour harcèlement moral et près de 8 millions d’euros en raison de la «perte de chance», une somme qui correspond aux primes individuelles et collectives prévues dans son contrat auxquelles il estime ne pas avoir pu prétendre du fait de sa longue mise à l’écart.
Signé le 1er juillet 2016 pour deux saisons, le contrat avec le PSG prévoyait un salaire brut de 500 000 euros par mois, divisé en deux parties : une rémunération forfaitaire de 425 000 euros et une prime d’éthique de 75 000 euros. Cette dernière était conditionnée à certains objectifs, comme le fait pour le joueur de ne pas dire de mal de son club dans les médias ou d’arriver à l’heure aux entraînements. Elle a été refusée au joueur une fois, en décembre 2017. «On lui reproche de ne pas avoir pris l’avion pour faire de la prestation folklorique à Doha ! Sur les 24 mois passés au club, il a obtenu 23 primes éthiques car il était assidu, s’entraînait. On lui retire celle de décembre parce qu’il est malade. C’est une sanction disciplinaire alors que c’est une prime sur objectifs», détaille son avocat, Jean-Jacques Bertrand.
Une importante part de rémunération variable était prévue. L’attaquant pouvait prétendre à une prime individuelle de 2,12 M€ chaque semestre s’il jouait au moins 60 % des matches du PSG (titularisations et entrées en jeu comprises). Il n’a touché cette prime qu’une fois sur quatre, lors de son premier semestre au PSG, et réclame les 6,36 M€ restants en dommages et intérêts. L’accord prévoyait aussi une prime collective annuelle, qu’Hatem Ben Arfa (32 ans) n’a pas touchée lors de sa seconde année au club et qu’il réclame. Lors de la saison 2017-2018, celle-ci «pouvait atteindre 416 000 euros au maximum» si le joueur disputait dix matches sur au moins huit mois, a précisé Me Marie-Hélène Cohen-Guilleminet, l’avocate du club de la capitale. «Le PSG n’a pas manqué à ses obligations en ce qui concerne la non-sélection du joueur, qui a été décidée en raison de défaillances à l’entraînement et de ses faibles prestations sportives, a fait valoir l’avocate du PSG. […] Tout le monde sait qu’il ne s’entraîne pas assez, qu’il fait semblant.» Appelé à la barre dans ce dossier hors normes, Hatem Ben Arfa, sans club depuis son départ de Rennes cet été, a rétorqué : «Tous les joueurs étaient surpris que je ne joue pas, y compris Neymar, parce que j’étais très performant à l’entraînement. On m’a dit « tu vas céder, tu vas péter les plombs » mais je n’ai pas peur de l’adversité. Je suis resté parce que j’étais convaincu que j’allais jouer.»
La décision sera rendue le 16 décembre.