Jonathan David, le buteur solitaire du LOSC, connaît une période de moins bonne forme par rapport à sa performance de la saison dernière. Le prix de vente espéré par le club baisse à vive allure. Il pourrait ne partir « que » pour 40 M€ au prochain mercato, alors que les Dogues en espéraient le double il y a un an.
Malgré son titre de meilleur buteur des Dogues la saison précédente avec 24 buts, le Canadien n’a réussi à faire trembler les filets qu’à deux reprises depuis le début de la présente saison. Après huit journées la saison dernière, il avait déjà marqué cinq buts.
Son entraîneur, Paulo Fonseca, peine à expliquer cette baisse de régime : « Qu’est-ce qui a changé chez Jonathan (David) depuis la dernière saison ? Rien. Il continue de travailler dur défensivement, comme la saison dernière. Il a toujours des occasions de marquer, mais (…) les autres équipes jouent différemment. Cette saison, il est plus difficile d’obtenir de l’espace et d’être en bonne position pour marquer. Cependant, presque à chaque match, Jonathan (David) a des opportunités de marquer. »
Certes, le club nordiste (septième, douze points) est désormais davantage ciblé par ses adversaires, qui se méfient de son potentiel offensif, mais d’autres facteurs pourraient expliquer la période difficile de Jonathan David.
Est-ce qu’il a mal vécu l’échec de son transfert avorté ? Il avait obtenu un bon de sortie cet été en cas d’offre suffisamment intéressante, mais les conditions de son départ fixées par le président du club, Olivier Létang, n’ont finalement pas été réunies.
Pas de véritable remplaçant, il est esseulé en attaque
En outre, l’attaquant de 23 ans joue énormément, peut-être même trop. Il a déjà passé 1039 minutes sur le terrain cette saison – 712 en Ligue 1 et 327 en Ligue Europa Conférence – participant à chaque match de son équipe. Cela est dû en partie à l’absence d’un remplaçant expérimenté à ce poste, ce qui avait d’ailleurs irrité Paulo Fonseca à la fin du mercato.
« Je suis vraiment déçu, avait pesté le Portugais début septembre, ce qui est rare. Nous sommes peut-être la seule équipe de Ligue 1 et la seule équipe à jouer une compétition européenne avec seulement un attaquant. (…) Ce n’est pas facile à trouver, mais nous avons eu quatre mois et nous connaissions nos limites (financières, ndlr). Nous devons mieux préparer notre mercato. »
Depuis cet incident, le club lillois explore la possibilité de recruter un buteur libre de tout contrat.
En attendant, le natif de New York continue d’enchaîner les matchs. « Nous savons que jouer tous ces matchs est difficile, surtout à son poste. Cela demande beaucoup d’efforts pour aller presser et faire des appels », souligne le défenseur Bafodé Diakité. « Nous espérons que cela ira mieux. Nous savons qu’il y a souvent des périodes un peu plus difficiles. »
Ce manque de profondeur est d’autant plus problématique que Jonathan David est connu pour sa générosité sur le terrain. Il est le sixième joueur ayant parcouru le plus de kilomètres en moyenne par match depuis le début de la saison en Ligue 1, et le seul attaquant dans les dix premiers, ainsi que l’un des deux dans les vingt premiers avec Florian Sotoca (Lens, 20e).
Il continue dans la lignée de la saison précédente, où il s’était classé huitième dans ce classement, entouré de milieux de terrain.
Un simple coup d’œil à un match du LOSC suffit à le confirmer. Le buteur lillois multiplie les courses, même dans le repli défensif. Il était également le troisième joueur du championnat de France à avoir effectué le plus de sprints par match la saison dernière : 22.
« Parfois, je suis surpris de le voir aussi bas », admet Bafodé Diakité. « Mais nous sommes contents, car c’est ce que le coach demande : quand nous attaquons, nous attaquons tous ensemble, quand nous défendons, nous défendons tous ensemble. S’il doit défendre presque devant la surface, qu’il le fasse, cela aide toute l’équipe. »
Cette implication n’a pas empêché le buteur au petit gabarit (1,75 m) de manquer seulement deux matches de Ligue 1 en raison de blessures mineures depuis son arrivée dans le Nord en 2020. Espérons que cela perdure.