Didier Deschamps a accordé un entretien au Parisien. Il évoque les conséquences de la crise du coronavirus et notamment le report de l’Euro.
Le sélectionneur de l’équipe de France a assisté comme tout le monde, impuissant, aux bouleversements provoqués par la pandémie dans le monde du football. Il déplore notamment les « incohérences » de la reprise précoce en Bundesliga. « Certes, ça ressemble à du foot. Je ne vais pas parler du rythme ou de l’intensité des rencontres. Mais certaines images me semblent tellement incohérentes. Je vois des joueurs disputer une rencontre avec tous les éléments du football : des contacts et des accrochages. Et, puis, on aperçoit en tribune des remplaçants masqués à deux mètres de distance les uns des autres. Quelle incohérence ! Je n’aime pas ça. »
« Le risque de blessure est accentué«
Didier Deschamps craint également les calendriers surchargés pour les joueurs évoluant dans des championnats qui vont enchaîner deux saisons (Bundesliga, Liga, Serie A et peut-être Premier League). « L’intégrité physique de mes joueurs constitue mon souci majeur. Certains à l’étranger vont reprendre la compétition sans avoir effectué une préparation complète. On a beau dire, pareil arrêt nécessite six semaines de remise à niveau agrémentées au minimum de cinq matchs amicaux. C’est loin d’être le cas. Ils vont enchaîner des rencontres tous les trois jours en été, avec des températures élevées. Le risque de blessure est accentué. Je dénonçais déjà des calendriers très chargés. Ça ne va pas s’arranger », s’inquiète le patron des Bleus.
« Le report sert les intérêts de certains »
Le report de l’Euro d’une année est néanmoins peut-être une bonne nouvelle. Plusieurs joueurs majeurs étaient blessés cette saison. « C’est vrai, Ousmane n’aurait pas été disponible pour l’Euro. Flo et Paul (NDLR : Thauvin et Pogba) ont, eux, longtemps été absents. Le report sert les intérêts de certains », confirme DD. D’autres joueurs, à l’inverse, pourraient faire les frais de ce report. Ceux qui seront blessés dans un an… et ceux qui auront un an de plus. On pense bien sûr à Olivier Giroud, 33 ans. Un joueur que le sélectionneur affectionne particulièrement, et que manifestement il n’a pas l’intention d’écarter pour l’instant. « L’âge est une notion très relative. Tout dépend du poste et de l’état physique du joueur. Certains ont atteint le très haut niveau et la maturité plus tardivement. Que ce soit avec les plus anciens ou les plus jeunes, je ne raisonne qu’en termes de qualité et de compétitivité », explique Didier Deschamps.