On y est. Le huitième de finale aller de Ligue des Champions tant attendu entre le PSG et le Barça aura lieu ce mardi 16 février. Annoncé par beaucoup d’observateurs comme un tirage favorable pour les Parisiens en raison du niveau de jeu catastrophique affiché par la bande à Lionel Messi en début de saison, les trajectoires des deux équipes se sont bien inversées depuis, rendant la future affiche plus indécise qu’elle n’y paraît. La blessure du Neymar ajoute encore au stress des Parisiens.
Le 14 décembre dernier, les fans du PSG vibraient au rythme du tirage au sort des huitièmes de finale de la Ligue des Champions version 2020-2021, trépignant d’impatience à l’idée de connaître le futur adversaire de leur équipe. Sur les coups de midi, l’attente insoutenable prit fin lorsque le bulletin du FC Barcelone fût dévoilé aux yeux du monde entier. Alors que les finalistes de la dernière édition auraient pu hériter du monstrueux Atlético Madrid à ce stade de la compétition, retrouver les Catalans semblait finalement presque être une aubaine.
Méconnaissable en début de saison, le Barça monte en puissance
Pour expliquer cette réaction, une petite piqûre de rappel s’impose. A l’époque, les Blaugranas pointent à la 8e place du classement de Liga et affichent un visage méconnaissable en Espagne. En perte de repères et d’automatismes, l’équipe, aux allures de club lambda, balbutie son football et figure à des années lumières du grand Barça et de son aura légendaire. Même sa star Lionel Messi est à côté de ses pompes, probablement secouée par son été mouvementé et par la crise sportive qui ébranle le géant barcelonais. Battus en décembre par le promu Cadix, les Catalans avaient touché le fond en signant un des pires débuts de saison de leur histoire. Mais une chose était certaine : les hommes de Ronald Koeman ne pouvaient pas tomber plus bas. Et en effet, depuis cette humiliation subie contre les modestes andalous, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.
Sans être flamboyants, les coéquipiers d’Antoine Griezmann se sont replongés dans les fondamentaux en proposant un football efficace. Douze journées plus tard, le Barça a enclenché sa « remontada » en Espagne en se hissant à une belle deuxième place, à égalité de point avec son éternel rival du Real Madrid, derrière l’intouchable Atlético.
Excès de confiance pour le PSG ?
Une deuxième place qu’occupait justement le Paris Saint-Germain le 14 décembre dernier dans l’Hexagone. Déchus de leur fauteuil de leader après la défaite au Parc des Princes contre l’OL (0-1), les coéquipiers de Kylian Mbappé, qui étaient en mode gestion jusque-là en Ligue 1, ont commencé à vaciller. Alors que cet échec contre le rival lyonnais pouvait s’apparenter à un simple accident, celui-ci a été, au contraire, révélateur d’un début de saison décevant et d’un manque de tranchant inhabituel. Une mauvaise passe qui a d’ailleurs coûté la place de Thomas Tuchel dans la capitale.
Et depuis que son successeur Mauricio Pochettino a repris les rênes de l’équipe, l’électrochoc espéré n’a pas eu lieu. Pire, sous la houlette de l’Argentin, les Parisiens ont subi une des défaites les plus humiliantes de leur histoire face au promu lorientais, 18e au classement avant la rencontre (3-2). Rétrogradés à la troisième marche du podium, les Parisiens sont, certes, toujours en embuscade à trois points du leader lillois, mais inquiètent par leur style de jeu poussif sans grand relief. Des caractéristiques que l’on attribuait il y a peu à un certain FC Barcelone…
Et comme une nouvelle ne vient jamais seule, Neymar s’est blessé en 32e de finale de la Coupe de France contre Caen. Juste avant cette échéance majeure de Ligue des champions. Cela vous rappelle quelque chose ?…
Le spectre de « La Remontada » plane toujours…
Alors que l’écart de niveau pouvait sembler abyssal sur le papier en début de saison entre le Barça et le PSG, celui-ci se réduit considérablement plus la rencontre fatidique approche. En effet, les dynamiques des deux équipes se sont totalement inversées en l’espace de deux mois.
L’aspect psychologique pourrait également avoir un rôle majeur dans cette partie. Celle-ci dépoussiéra à coup sûr des souvenirs douloureux côté parisien. Ceux du cauchemar de la terrible « remontada » de 2017 où les hommes de la capitale avaient sombré au Camp Nou (6-1). Qu’importe le scénario, les coéquipiers de Marquinhos y penseront forcément de manière inconsciente et devront faire en sorte de se libérer de ce vieux démon. Heureusement pour eux, les Parisiens ont franchi un cap psychologiquement depuis cette déroute, en atteignant la première finale de leur histoire lors de la dernière édition de la Ligue des Champions.
Avec ses individualités et sa star Neymar, qui a changé de tunique depuis la fameuse remontada, ainsi que son nouveau statut européen, le PSG reste favori de cette double confrontation. Mais le sort de celle-ci pourrait bien dépendre du facteur X Lionel Messi…