Le bras de fer entre le Losc et la MEL (Métropole Européenne Lilloise) reste tendu au sujet du stade Pierre-Mauroy. Olivier Létang, président du club de Ligue 1, s’agace de l’inaction du propriétaire du stade, la MEL, à corriger les nombreux dysfonctionnements (dégradation de la pelouse après la Coupe du monde de rugby, loges). Il fulmine contre le loyer à payer qu’il juge exorbitant et le plus élevé de Ligue 1. A savoir 6 M€ de loyer et 1 M€ de maintenance.
On nous a fait des promesses qui ne sont pas tenues, et je veux maintenant qu’on sache à quel point le LOSC est maltraité, à commencer par notre communauté », attaque Olivier Létang dans un entretien à La Voix du Nord. Il confirme ainsi ne pas avoir réglé les deux derniers loyers du stade à la MEL. « Oui », reconnait-il. « Damien Castelain (président de la métropole, NDLR) et le trésorier payeur qui étaient présents dans ce bureau étaient parfaitement au courant. Nous signalons des choses depuis trois ans sans faire de bruit et on a décidé de contester ces paiements. Quand nous sommes arrivés, le club avait une dette par rapport au stade, mais aussi 35 M€ impayés à l’URSSAF. Nous sommes des gens responsables et nous avons remis le club à niveau financièrement. »
« Notre pelouse est un problème, nos loges pour les partenaires deviennent obsolète »
« Quand j’étais à Rennes, le loyer annuel du stade était de 800.000 € par an et on avait la possibilité d’organiser 250 événements par an, ajoute Olivier Létang. Ça rapportait environ 2 M€ de revenus. Aujourd’hui, notre pelouse est un problème, nos loges pour les partenaires deviennent obsolètes. C’est un désavantage concurrentiel. On a en plus un fonctionnement particulier. Un exemple. Nous avons eu une semaine à trois matchs à domicile. Rien d’autre n’était prévu au stade. On a dû quand même tout enlever après les matchs et tout remettre pour le suivant. Un autre exemple ? Quand il y a des dégâts dans le stade, et c’est normal, la société Elisa nous refacture tout. Mais ils prennent 15% de marge pour frais de gestion. On trouve des sociétés qui peuvent réparer pour un coût moindre. Et Elisa ne veut rien entendre. Au final, nous sommes club résident sans être club résident. »
Le jeu de ping-pong par médias interposés se poursuit donc entre les deux entités. Le président du Losc répond ainsi à Damien Castelain. Ce dernier, sur RMC, avait expliqué comprendre l’insatisfaction du club sur l’état de la pelouse tout en se disant surpris du haussement de ton du dirigeant lillois. Il dénonçait les 6,5 M€ d’arriérés de paiement du club. « On ne comprend pas cette envo- lée », expliquait-il. « Surtout que quand on se plaint, il faudrait aussi quand même payer ses loyers. Ce qui n’est pas le cas du Losc depuis 2021 et 2022. On ne comprend pas l’attaque contre la MEL et ses élus. »