La large victoire française face à la Suisse (5-2) a convaincu l’ensemble de la presse française et charmé les médias européens, exception faite de la Suisse, qui s’enthousiasment pour des Bleus irrésistibles.
Knysna est bien loin. Après la démonstration des Bleus contre la Suisse (5-2) vendredi soir à Salvador de Bahia, la presse française ne tarit pas d’éloges sur le renouveau de l’équipe de France, quatre ans après la déroute sud-africaine. La une de L’Equipe est univoque. On y voit Olivier Giroud félicité par les remplaçants après l’ouverture du score, sous le titre Vertigineux. Une victoire ample qui place les Bleus en équipe favorite pour le quotidien : Cette équipe réunit tous les atouts pour devenir l’une des attractions de la Coupe du Monde. Mais la presse régionale n’est pas en reste. Le Progrès voit dans l’équipe de France une collection de joueurs fantastiques, C’est un vrai récital pour Sud Ouest, alors que Le Courrier Picard s’emballe aussi pour ces Bleus qui sont irrésistibles.
Dans le Sud de la France, les compliments sont également de rigueur. La Provence titre Euphoriques quant à La Marseillaise, elle n’hésite pas à faire explicitement référence aux Helvètes : Les Bleus font sauter la banque. Le Républicain Lorrain joue lui dans la métaphore et évoque La Samba bleue des hommes de Didier Deschamps. De l’autre côte des Alpes, la soupe à la grimace remplace les pas de danse. Le Matin, qui avait titillé les Bleus en osant titrer Plumer ce coq ! en une vendredi matin, fait profil bas. Le ton plein d’espoir de la veille a laissé place à la déception. La Suisse a sombré, explique le quotidien suisse sur son site officiel, évoquant au passage l’une des plus cuisantes défaites de son histoire. La Suisse ne regarde plus la France les yeux dans les yeux. Pour le site helvète 24 Heures, cette date du 20 juin 2014 restera à jamais synonyme du naufrage de Salvador.
La France, un rouleau compresseur, rapide, athlétique, sans fioriture
Dans les autres médias européens et internationaux, la France récolte les mêmes louanges que dans l’hexagone. Révolution française à Salvador, affiche As. Le quotidien espagnol cherche à comprendre les raisons d’une telle aisance pour les Tricolores : Il a dû se passer quelque chose à Saint-Denis, le 19 novembre, quand la France a remonté la défaite 2-0 encaissée en barrage aller en Ukraine malgré les innombrables critiques. Les Bleus sont depuis sur la route d’un énorme come-back. (…) L’équipe semble prometteuse, exubérante. A toute vapeur. En Italie, le Corriere della Serra voit dans la France un rouleau compresseur : Le match a été équilibré jusqu’aux hymnes, ironise le média transalpin. Après, la France a explosé : belle, technique, rapide, athlétique, sans fioriture ou amour démesuré pour la possession de balle, fixée à 42 %.
Une partition qui résonne jusqu’aux Etats-Unis. Pour The Wall Street Journal, quatre ans jour pour jour après Knysna, cette performance est significative. La France a joué deux matchs de Coupe du monde désormais et, jusqu’à maintenant, il n’y a pas eu d’explosion de vestiaire. Les joueurs ne se sont pas mis en grève. Aucun n’a été renvoyé à la maison pour avoir insulté la mère de l’entraîneur. Pour les Bleus, après le désastre de 2010, on appelle ça un progrès. Le Mondial au Brésil est une chance pour eux de restaurer leur image. Jusqu’à maintenant, cela semble marcher. (…) Ils commencent à surfer sur une nouvelle vague de soutien. Loin de s’arrêter aux seules frontières de la France.
Thibaud Le Meneec