L’équipe de France défie le Nigeria pour une place en quarts de finale de la Coupe du monde. Les Bleus ont raison d’être méfiants avant de retrouver le champion d’Afrique en titre, mais ont les moyens de bousculer cette équipe.
Répondre au défi physique
Le Nigeria, c’est du costaud. Mais dans un autre style que celui du Honduras, en moins violent et plus efficace. C’est une équipe athlétique, a prévenu Rolland Courbis sur RMC. Dans la surface nigériane, Karim Benzema risque d’avoir fort à faire avec Joseph Yobo ou Kenneth Omeruo à ses basques. La paire Mikel – Onazi au milieu de terrain impose un gros défi physique, auquel Paul Pogba, Moussa Sissoko ou Blaise Matuidi semblent toutefois en mesure de répondre. Devant, Emmanuel Emenike (1m90, 82kg) est un buffle, puissant et rapide, capable d’inquiéter une défense dans les airs comme balle au pied. Dans l’Equipe, Alain Giresse met en garde contre les raffûts de l’attaquant de Fenerbahçe. Il faudra que les Français acceptent le défi physique, ne soient pas surpris, ne s’énervent pas pour poser, imposer et varier le jeu, analyse l’ancien meneur de jeu des Bleus. L’important contre ce genre d’équipe est de conserver une certaine lucidité technique. Car il y aura des fautes.
Attention aux contre-attaques
Si les Super Eagles n’ont marqué que trois buts en autant de matches, il faudra toutefois se méfier de leur potentiel offensif. Le Nigeria une équipe africaine, jeune, enthousiaste, avec un sélectionneur de qualité qui met une patte européenne au niveau de la rigueur mais laisse ses joueurs s’éclater, a prévenu Pierre Lechantre, ancien sélectionneur du Cameroun, sur RMC. Il ne faut pas laisser cette équipe prendre confiance. Elle est imprévisible, avec une attaque de qualité. Emenike, qui n’a pas encore marqué depuis le début de la compétition, peut compter sur le soutien de l’ancien Lillois Peter Odemwingie, très libre de ses mouvements en soutien de son attaquant de pointe. Sur les côtés, la flèche Ahmed Musa, auteur d’un doublé contre l’Argentine, pourrait avoir comme pendant Victor Moses, habitué à ce genre de grand rendez-vous avec Liverpool et Chelsea. Autant de joueurs puissants et rapides excellant en contre-attaque. Pas un hasard si le seul match où le champion d’Afrique n’a pas marqué, contre l’Iran (0-0), a été celui où il a été contraint de faire le jeu (68% de possession de balle). La Bosnie (1-0 et l’Argentine (2-3) ont eu la possession et ont souffert sur le jeu court et rapide des Nigérians en contre.
Une défense pas tous risques
Avec Vincent Enyeama, le Nigeria possède l’un des meilleurs gardiens de cette Coupe du monde. Mais devant lui, sa défense n’a pas été exempt de tous reproches depuis le début de la compétition. Défensivement, ce n’est pas ça, affirme Alain Giresse, toujours dans l’Equipe. Son fonctionnement et son alignement laissent à désirer Comme beaucoup de sélections africaines, elle souffre de lacunes tactiques, même si elle a progressé dans ce secteur. (…) C’est assez naïf, ça se jette beaucoup, et ça commet beaucoup de fautes dans des zones dangereuses. L’expérimenté Joseph Yobo (ex-OM) est associé au jeune et prometteur Kenneth Omeruo (Chelsea) au sein d’une charnière centrale puissante mais pas toujours très attentive. A droite, Efe Ambrose (Celtic) apporte généralement le surnombre et peut se faire surprendre dans son dos. A gauche, Juwon Oshaniwa, qui évolue en Israël, semble être le maillon faible : moins expérimenté (23 ans, 12 sélections), moins puissant (69 kg), il pourrait avoir mal à la tête avec les déplacements de Mathieu Valbuena.