Sous le feu des critiques, Habib Beye continue de défendre son Stade Rennais avant Le Havre.
Après le nul frustrant contre Lens (0-0), Rennes se déplace au Havre dimanche avec la volonté de relancer la machine lors de la 7e journée de Ligue 1. Pointant à la 8ᵉ place, le club breton n’inquiète pas son entraîneur Habib Beye, qui a tenu à défendre le bilan de son équipe ce vendredi dans des propos rapportés par L’Équipe.
« Quels ont été vos axes de travail et de réflexion après le match raté contre Lens dimanche dernier (0-0) ?
On a surtout travaillé sur le retour de match et ce qui nous a manqué en termes d’état d’esprit et sur l’aspect technique, parce qu’on a eu un gros déficit technique sur ce match-là. Donc, on a fait un retour sur ça et notamment pour faire identifier aux joueurs ce qu’on ne voulait plus voir en termes d’état d’esprit.
Parfois, ils font des efforts, mais pas toujours ensemble. On l’a transféré sur le terrain, c’est-à-dire repartir avec le même plaisir et la même sérénité qu’on a eu depuis le début de saison. Parce que ce que je leur ai dit, c’est que le contexte extérieur nous amène dans quelque chose d’assez irréel, je trouve, par rapport à la situation actuelle. Donc, il faut qu’on soit serein par rapport à ce qu’on fait et aborder ce match du Havre avec beaucoup de confiance, avec l’objectif de gagner.
En quoi est-ce irréel ?
C’est irréel parce qu’aujourd’hui, on est huitièmes de Ligue 1. On n’a perdu qu’un match sur six depuis le début de saison, qu’on peut remettre en question le contenu, mais le début de saison du Stade Rennais, sans être glorifiant, est le meilleur depuis cinq ans. J’estime qu’aujourd’hui, ce qui est dit sur l’équipe et ce qui est dit sur le contexte et la situation est incroyable. Mais c’est le monde dans lequel on vit. Moi, je garde beaucoup de stabilité. Surtout, je veux que mes joueurs en gardent énormément.
« Ce groupe-là a devant lui un très, très beau Championnat à jouer et ce qui m’intéresse, c’est qu’on les protège. Si on tape sur moi, ce n’est pas très grave »
Est-ce qu’il a fallu une sorte de mise au point, malgré tout ?
Non, juste une mise au point sur les comportements qu’il nous faut avoir dans un match comme celui-ci, où la situation favorable qu’on a au bout d’une minute de jeu (expulsion de Jonathan Gradit côté lensois) a fait qu’on s’est mis dans un confort et on a cessé d’être intenses dans tout ce qu’on voulait faire.
Mais également sur les courses retour défensives, où chacun, les uns après les autres, a fait ses courses et ses efforts, mais jamais ensemble. Ce n’est pas stigmatiser un ou deux comportements, c’est d’être collectivement tous sur la même intensité. On ne l’a pas été sur ce match-là. Il y a eu beaucoup de déchet technique.
On a été dans la crainte, aussi, après les trois transitions qu’ils nous ont mises, et on n’a pas su, derrière, montrer assez de personnalité pour faire la différence dans ce match. Mais ce groupe-là a devant lui un très, très beau Championnat à jouer et ce qui m’intéresse, c’est qu’on les protège. Si on tape sur moi, ce n’est pas très grave.
Vous sentez-vous soutenu par la direction et l’actionnaire dans cette quête de progression ?
Oui, je le suis. Ça, ce n’est pas un débat, on en a déjà parlé. Ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est mon groupe et moi et ce que mon groupe sera en capacité de faire contre cette équipe du Havre. Parce que ça va être un match très difficile, l’occasion de montrer qu’on fait un début de saison qui est cohérent.
Voyez-vous une progression dans le jeu depuis le début de saison ?
Je la vois par séquences. Sur le match de Lens, elle n’est pas là parce que le match est difficile pour nous, mais une fois qu’on a dit ça, je me dis que depuis le début de saison, on a montré de la qualité. On en a montré contre Marseille (1-0, le 15 août), on en a montré aussi à Lorient à 9 (0-4, le 24 août), à Angers (1-1, le 31 août), à Nantes (2-2, le 20 septembre), on en a montré contre Lyon (3-1, le 14 septembre).
« Aujourd’hui, la concurrence est importante au club et il faut faire jouer cette concurrence. C’est à moi de faire ces choix-là, de trouver la bonne formule pour qu’on soit performant »
Faut-il s’attendre à des changements au Havre ?
Non, après, on a aussi des retours importants de joueurs qui ont pu s’entraîner toute la semaine, dans un aspect athlétique déjà bien plus intéressant pour éventuellement débuter (comme Valentin Rongier). Ça va nous permettre aussi d’avoir un petit peu plus d’alternatives. Aujourd’hui, la concurrence est importante au club et il faut faire jouer cette concurrence. C’est à moi de faire ces choix-là, de trouver la bonne formule pour qu’on soit performant.
Comment voyez-vous l’état de forme de votre attaquant Breel Embolo ?
Breel a commencé sa saison en jouant deux matches avec la sélection en septembre. Avant ça, il n’avait pas joué avec Monaco et donc ça prend un petit peu de temps. Il ne faut pas penser que deux matches de sélection vont le remettre dans un niveau de compétition similaire à quelqu’un qui aurait joué déjà six ou sept matches. Par contre, je suis très content de son investissement. J’ai une grande confiance en ses qualités et je suis sûr que ça reviendra avec cette logique athlétique où il sera de mieux en mieux. Il faut lui donner toutes les chances de marquer et de faire de très bons matches parce qu’il sera très important pour nous cette saison.
Ludovic Blas a occupé divers postes depuis le début de saison. Est-ce difficile de lui trouver une position claire ?
Ce n’est pas difficile, j’attends juste beaucoup plus de Ludo (Blas) dans son apport pour l’équipe, dans le fait d’être ce joueur qui doit déséquilibrer, dans la constance des efforts sur 95 minutes. Il le sait, on en a discuté, aujourd’hui c’est un joueur important de l’effectif, mais qui, comme tout le monde, est soumis à la concurrence et qui doit être constant et régulier pour être le joueur qu’il doit être pour l’équipe. »

