Alors qu’ils sont habitués depuis plusieurs décennies à jouer les trouble-fête au sein de l’élite, les Girondins de Bordeaux font figure de curiosité en Ligue 2. Pourtant, à y regarder de plus près, la perte de vitesse du club aquitain depuis plusieurs saisons, semble malheureusement bel et bien justifiée. Si aujourd’hui, c’est l’entraîneur David Guion, bientôt remplacé par Albert Riera, qui fait les frais d’un manque de résultats inquiétant depuis début août, c’est peut être au dessus de lui dans l’organigramme qu’il faut regarder pour comprendre les racines du mal qui touche les Bordelais.
Un gestionnaire absent…
Rappelons tout d’abord que, depuis quelques années, les responsables et les projets se succèdent à la tête du club, de sa vente par M6 à son rachat par Gérard Lopez. Seul problème, le football peine à revenir sur le devant de la scène au Matmut Atlantique et ne semble pas toujours être la priorité des dirigeants. Et pour cause, difficile de ne pas parler du management de Gérard Lopez, véritable funambule des finances, certes souvent capable de rebondir, mais dont la gestion ressemble plus à celle d’une entreprise qu’à celle d’un club de foot. De fait, s’il est capable de renflouer les caisses occasionnellement comme l’été dernier en injectant 40 millions d’euros afin d’éviter un nouveau feuilleton avec la DNCG, le businessman n’est que très peu présent au club, surtout durant les périodes délicates. Un modèle de gestion qui paraît inévitablement voué à l’échec dans un univers qui demande généralement un investissement à 100 % au quotidien de la part des gestionnaires. D’ailleurs, les expériences passées de Lopez ne plaident pas en sa faveur quand on sait qu’il a laissé le Losc dans une situation économique très précaire, qu’il a coulé le club du Royal Excel Mouscron en Belgique, ou encore que certains salaires n’ont jamais été réglés à Boavista, dont il est toujours le dirigeant.
… + une mauvaise direction sportive…
Toutefois, l’homme d’affaire n’est probablement le seul responsable des échecs sportifs des Marines et Blancs. En effet, un autre de ses compères sort du lot à force d’accumuler les erreurs de casting sur le marché des transferts, et ce n’est autre que le recruteur portugais Admar Lopes. Un temps présenté comme le digne successeur de Luis Campos, ce dernier est pour l’instant très loin de démontrer les même qualités que son mentor. La dernière bourde en date ? Perdre son passeport avant d’aller boucler la venue d’un joueur dans les derniers instants du mercato hivernal. Comme on peut s’en douter, le recrutement en question avait dû être avorté. Plus globalement, son bilan sportif est très contestable, tant les joueurs s’accumulent depuis deux ans pour les Girondins sans pour autant donner satisfaction. Beaucoup de supporters attendent d’ailleurs que le directeur sportif cesse de « faire ami-ami » avec les joueurs et qu’ils tapent du point sur la table pour les réveiller. Sa communication fait également l’objet de nombreuses critiques ces dernières semaines alors que les Girondins sont en pleine crise. Malgré ça, l’homme de 39 ans vient une fois encore d’être confirmé dans ses fonctions au moment même où David Guion est annoncé partant.
… = un entraîneur perdu et une crise de résultats !
Voici donc deux individus qui n’apparaissent pas comme étant les plus qualifiés pour redresser un club. Reste à voir si la venue d’un nouveau coach fera, comme c’est parfois le cas, office d’électrochoc au sein du vestiaire pour remobiliser les troupes et les relancer. Car il est vrai que David Guion a cruellement manqué d’idées tactiques ces derniers temps et qu’il n’a pas su faire confiance aux jeunes du centre de formation, qui pourraient bien avoir davantage les crocs que les supposés tauliers du dernier mercato. Il faut dire aussi que les échecs récents, à savoir la descente catastrophique en 2022 avec 96 buts encaissés en Ligue 1 et la remontée loupée à la suite d’un scénario rocambolesque en 2023, ont pu largement entamer la confiance des joueurs qui s’enlisent depuis dans une véritable crise.
A ce stade de la saison, difficile donc d’être très optimiste pour l’avenir des Aquitains qui ont accumulé jusqu’alors seulement trois victoires en dix matchs de championnat et qui stagnent à une très décevante 13e place avec 11 unités. S’ils ne parviennent pas à réaliser un exploit que seul Ajaccio a réussi il y a déjà 20 ans, c’est-à-dire remonter en Ligue 1 avec un total de points aussi faible après 10 journées, les Girondins risquent bien de tirer la langue et de voir l’ombre de la relégation administrative planer de nouveau au dessus leurs têtes.
👀🚨 Admar #Lopes a été confirmé dans ses fonctions de directeur sportif des @girondins, mais il n'a plus le droit à l'erreur !
— Don Amar Fcgb ⭐️⭐️ (@DonFcgb) October 9, 2023
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