La Thaïlande, ses plages paradisiaques, ses massages, son pad thaï, mais aussi le foot. En effet, il faut bien le reconnaître, le football n’est pas le premier symbole associé à l’imaginaire collectif concernant la Thaïlande. Pourtant, cela pourrait changer à plus ou moins long terme tant l’engouement pour le football est croissant au pays du sourire. Aujourd’hui, focus sur une équipe (pour l’instant) encore confidentielle mais qui gagne à être connue, l’équipe thaïlandaise de football.
Débuts professionnels et internationaux
Eh bien, contrairement à ce que certains pourraient penser, l’équipe nationale de football thaïlandais n’est pas tout à fait une petite novice sur la scène internationale. En effet, celle-ci est affiliée à la Fédération de Thaïlande de football et à la FIFA depuis 1925. Mais malgré une reconnaissance officielle auprès des instances internationales de football s’ensuit une longue traversée du désert. Il faudra attendre 1956 pour que les Thaïlandais disputent leur premier match international (contre le Sud Vietnam) qui se soldera par une défaite sur le score de 3 buts à 1. Puis son actualité reste de nouveau quelque peu confidentielle au niveau international pendant quasiment 20 ans. Une période durant laquelle la Thaïlande aura tout de même enregistré deux records au cours de 2 matchs. Le premier, est sa défaite la plus lourde de son histoire (9 buts à 0) à Melbourne, en Australie, le 26 novembre 1956, contre la Grande-Bretagne lors des JO 1956. Le second, à l’inverse, est sa victoire la plus large, (10 buts à 0) à Bangkok, contre Brunei, le 24 mai 1971. La Thaïlande donc non, ce n’est pas que le Muay Thaï!
La consécration à l’échelle continentale
L’année 1972 marque le début d’une lente, mais réelle ascension pour l’équipe thaïlandaise de football. Elle participe pour la première fois de son histoire à la phase finale de la Coupe d’Asie, dont elle est d’ailleurs pays hôte cette année-là. Elle se hisse jusqu’en demi-finale, mais doit se contenter d’une troisième place après son élimination en demi-finale contre la Corée du Sud. Puis c’est lors de la Tiger Cup que la Thaïlande commence à sérieusement briller sur le continent asiatique. Elle la remporte tout d’abord en 1996, puis enchaîne les bons résultats avec une demi-finale en 1998, deux finales en 2000 et en 2008. Puis c’est le retour des succès en finale de Tiger Cup avec des victoires en 2014 et 2016. Avec un total de 5 Tiger Cup remportées, la Thaïlande est la nation la plus titrée de la compétition. Elle est également celle qui cumule le plus de finales jouées, avec un total de 8 sur 11 éditions jouées. Malheureusement en Coupe d’Asie, malgré 5 qualifications d’affilée pour la phase finale, la Thaïlande ne brille pas. Avec des éliminations au premier tour en 2000 et en 2004, ainsi qu’au deuxième tour en 2006, la Thaïlande ne parvient pas à se joindre au cercle très fermé des grandes nations asiatiques de football comme le Japon, la Corée du Sud ou l’Iran.
La Thaïlande à la Coupe du monde
Il est temps d’aborder la reine des compétitions, il s’agit bien sûr de la Coupe du monde dont la prochaine édition arrive d’ailleurs à grands pas. Autant dire un défi de dimension historique pour la Thaïlande qui n’a jamais réellement réussi à briller à ce niveau. Elle parvient à se hisser jusqu’en phase finale des tours qualificatifs de la Coupe du monde 1998 (en France) et est éliminée au premier tour. C’est d’ailleurs à cette occasion que la Thaïlande atteint la meilleure place de son histoire au classement mondial FIFA en septembre 1998 avec une 43ᵉ place. Mais par la suite les choses seront plus laborieuses et ils ne parviendront jamais à atteindre la phase finale d’une coupe du monde s’arrêtant toujours lors des phases qualificatives. Alors qu’ont ils à espérer pour cette édition du mondial 2022 au Qatar? Lors des éliminatoires pour la Coupe du monde 2022 de la zone Asie, les places sont chères (seulement 5 ou 6 places qualificatives pour un total de 46 équipes). Cette année, ce sont même seulement 4 ou 5 places qualificatives de disponibles avec le Qatar qualifié d’office en tant que pays hôte. Malheureusement pour les “Les Éléphants de Guerre”, ils ne seront pas de l’aventure au Qatar. Les places restantes reviennent (en attendant la fin des éliminatoires) respectivement à l’Iran (second) et à la Corée du Sud (troisième). La Thaïlande, emmenée par sa star Supachok Sarachat finit 4ᵉ de son groupe au deuxième tour avec une seule victoire au compteur face aux Émirats arabes unis. Le tout dans un groupe comptant le Vietnam, la Malaisie et l’Indonésie, à priori pas insurmontable sans être simple. Une déception certes, mais pas une désillusion. La réalité du terrain a parlé et la Thaïlande ne disputera une nouvelle fois pas de phase finale de coupe du monde. Mais il se pourrait bien que ce ne soit que la partie émergée de l’iceberg. Car en réalité, pas à pas, le football thaïlandais progresse, notamment dans ses infrastructures, mais aussi du côté de l’engouement populaire. Le football était quasiment inexistant il y a à peine plus de deux décennies en Thaïlande, il est aujourd’hui partout, dans les stades, sur les télévisions et chez les bookmakers. Il n’est pas à exclure que le travail des différents acteurs du football thaïlandais finissent par porter ses fruits dans quelques années. Car il s’agit avant tout d’un travail à long terme, et les jeunes pousses du foot thaï faisant leurs premiers pas sur les terrains des académies de football flambant neuve seront peut-être les stars d’un mondial 2026 ou 2030.