Lorsqu’on évoque la Thaïlande en occident, les premières images qui viennent en tête sont les plages de sable fin, les temples bouddhistes et la cuisine épicée. Pourtant, les amateurs de sport, de paris sportifs et même simplement de culture et d’histoire penseront très probablement au Muay Thaï. Ce sport national thaïlandais rempli des salles de plusieurs milliers de fans en délire mais surtout agite les bookmakers. Voici une brève présentation du muay thaï, ce sport millénaire qui déchaîne encore et toujours les passions au pays du sourire.
Brève histoire du Muay Thaï
Les plus anciennes traces écrites faisant mention de la boxe thaïlandaise remontent au XVème siècle. En 1411 pour être exact, lorsque Ki et Fang (fils du roi défunt Sen Muang Ma) entrent en guerre pour sa succession. Leurs armées respectives ne parvenant pas à prendre l’ascendant l’une sur l’autre, les deux frères décidèrent de régler le conflit par un combat de boxe entre leurs deux meilleurs boxeurs. Pour la petite histoire, c’est le combattant de Ki qui l’emporta. Par la suite le Muay Thai deviendra une méthode d’autodéfense en vigueur dans les forces armées de Thaïlande, avant de devenir un sport. Il est à noter qu’à l’origine les combattants pouvaient enduire leurs poings de résine pour y coller entre autres des morceaux de verre. Fort heureusement, ce n’est depuis plus le cas et le Muay Thai dans sa version sportive connaît désormais des règles beaucoup plus strictes.
Les paris sportifs en Thaïlande
Les Thaïlandais adorent les paris sportifs de façon générale, mais c’est d’autant plus vrai en ce qui concerne la boxe thaïlandaise. Une folie quantifiable par exemple dans l’antre le plus prestigieux du Muay Thaï, le légendaire stade Lumpini de Bangkok. Les soirs de combat, le total cumulé des sommes qui changent de main peut avoisiner le million de dollars. Dans un pays où le revenu moyen par habitant est de 600 dollars et où les jeux d’argent sont largement prescrits, cela donne une idée de l’ampleur du phénomène. En ce qui concerne les autres disciplines, les Thaïlandais suivent assidûment et parient sur le football. Il s’agit du sport connaissant le succès le plus grand juste après le Muay Thaï. Enfin, quelques casinos autorisés existent, mais ils se font rares du fait d’une législation les autorisant seulement dans de rares provinces (principalement Hat Yai ou Chiang Mai). Sans surprise, cet état de fait a conduit à l’explosion du succès des casinos en ligne en Thaïlande. Une activité nettement plus morale que les combats de coqs qui connaissent encore une grande popularité parmi les lâches amateurs de cruauté.
Des réformes majeures de la législation sur les paris sportifs
Entre-temps, comme partout ailleurs la pandémie de COVID-19 est passée par là et a engendré son lot de perturbations et de fermetures. Le stade Lumpini réunissant chaque semaine plusieurs dizaines de milliers de personnes a fermé ses portes pendant plus d’un an. Plus de combat, et donc par voie de conséquence, plus de paris sportifs. Mais au risque d’en décevoir certains, si la compétition et le public ont bel et bien fait leur grand retour au Lumpini, ce n’est pas le cas des paris sportifs. En effet, le stade mythique de Bangkok a rouvert ses portes au mois de novembre 2021 avec une refonte totale, aussi bien sur le fond que sur la forme. Sur la forme, le design intérieur ainsi que les systèmes de son et lumière ont été modernisés. Sur le fond, deux petites révolutions se sont opérées. La première, c’est l’ouverture du Lumpini aux combats féminins de Muay Thaï. La seconde est une plutôt mauvaise nouvelle pour les parieurs et bookmakers, car il s’agit de l’interdiction pure et simple des paris dans l’enceinte. La raison principale invoquée est la recrudescence de triches et de combats truqués. Un mal pour un bien, difficile à dire, mais il s’agit clairement d’une page qui se tourne, les paris faisant partie intégrante de l’âme du Lumpini. Néanmoins, que les parieurs se rassurent, il reste bel et bien possible de parier sur les combats de Muay Thai, y compris ceux du Lumpini, mais désormais uniquement en ligne.