Avec 4400 mètres de dénivelé positif et un parcours durci entre Côme et Bergame, le Tour de Lombardie avait tout pour plaire aux grimpeurs. Le Colombien Esteban Chaves (Orica) a profité du nouveau tracé pour signer la première victoire d’un coureur de son pays lors de la classique des feuilles mortes.
Deux nouvelles ascensions ont été introduites par rapport à 2014, la dernière édition arrivant à Bergame où l’Irlandais Dan Martin s’était imposé. Mais les deux nouveautés (Sant’Antonio Abbandonato et Miralongo San Salvatore) sont situées au-delà des 40 derniers kilomètres. La longue descente de Selvino et la courte montée pentue vers la ville haute de Bergame, suivie d’une brève descente, concluent les 241 kilomètres de la classique la plus sélective de la saison, en termes de relief. On peut la comparer à une étape de montagne de grand tour, estimait avant le départ le Belge Philippe Gilbert, deux fois lauréat (2009 et 2010).
Esteban Chaves a devancé au sprint ses deux derniers compagnons, l’Italien Diego Rosa et le Colombien Rigoberto Uran, pour s’adjuger sa première grande course d’un jour. Romain Bardet a pris la 4e place.
Les quatre premiers se sont dégagés à 34 kilomètres de l’arrivée du groupe de tête formé dans l’enchaînement des deux nouveautés du parcours (Sant’Antonio Abbandonato, Miragolo San Salvatore). Auparavant, l’Italien Damiano Caruso avait mené une longue échappée en compagnie de trois autres coureurs (Molard, Chérel, Denifl) distancés par la suite. Le quatuor a abordé la montée vers la ville haute de Bergame avec plus d’une minute d’avance. Sur les pavés de la Boccola, Bardet a cédé à l’accélération de Chaves. J’ai essayé de faire la différence dans la dernière montée mais on était très proche dans le final avec Uran et Rosa, a déclaré Chaves, deux fois présent sur le podium d’un grand tour cette année (2e du Giro, 3e de la Vuelta). Au sprint, Chaves a remonté Rosa pour s’adjuger le premier succès d’un coureur colombien dans cette classique en 110 éditions.