Christian Prudhomme, le directeur de la Grande Boucle, nous présente les principales caractéristiques du Tour de France 2019 (du 6 au 28 juillet 2019) qui s’élance ce samedi. Cette 106e édition est marquée par le centenaire du maillot jaune.
Qu’avez-vous cherché à marquer pour le centenaire du maillot jaune ?
“Le maillot jaune, c’est l’excellence, qui nous tire vers le haut. On n’a pas voulu un Tour forcément très montagneux mais avec des sommets emblématiques qui sont très hauts. Il y a ce paradoxe d’avoir des sommets à plus de 2000 mètres et aussi plus de moyenne montagne.”
Trente ascensions, c’est un record…
“C’est surtout dû à la moyenne montagne, aux cols de deuxième catégorie. Il y a moins de cols hors catégorie que ces dernières années. En revanche, les cols emblématiques, le Tourmalet, l’Izoard, le Galibier, l’Iseran, se voient.”
Et peu de contre-la-montre ?
“On est dans la moyenne pour les contre-la-montre. Celui de Pau est vallonné. Il aura lieu le 19 juillet, cent ans jour pour jour après la remise du premier maillot jaune à Eugène Christophe.”
Mais c’est un Tour marqué par la haute montagne…
“Il y a à la fois des cols et des décors de haute montagne. Pour la première fois, trois arrivées à plus de 2000 mètres, au Tourmalet et dans les deux stations les plus hautes de France, Tignes et Val Thorens. On sera alors à la veille de l’arrivée, rien ne sera décidé avant l’avant-dernière étape et les 33 kilomètres de montée sans pente extrême mais c’est très long et ça monte très haut.”
Ce Tour est-il tracé pour les Français, dès lors qu’il comporte beaucoup de moyenne montagne et peu de contre-la-montre ?
“Non, il est tracé pour un grimpeur. On ne peut pas gagner le Tour de France si on n’est pas grimpeur. Il y a plus de haute montagne que d’autres années, on le revendique en cette année du centenaire du maillot jaune. L’élément d’incertitude supplémentaire, ce sont les sept cols à plus de 2000 mètres. On sait que la phsyiologique des athlètes bouge au-delà des 2000 mètres. Le super-grimpeur à 1800 ou 2000 mètres sera-t-il toujours un super-grimpeur au-delà ? On n’en sait rien et cela me va bien de ne pas savoir qui sera ou non favorisé.”
Est-ce décourageant pour les sprinteurs ?
“J’ai été frappé l’an dernier (2018) par ce que les sprinteurs ont fait, leur respect marqué à l’égard du Tour. Mark Cavendish est arrivé à la Rosière en sachant qu’il allait être éliminé. Peter Sagan a fini le Tour en souffrant énormément. Là, ils ont trois étapes dans la première semaine, deux dans la deuxième et deux dans la dernière. A Paris, les Champs-Elysées sont le plus grand rendez-vous de l’année pour les sprinteurs.”