Le Tour de France, qui débute samedi à Bilbao, au Pays basque espagnol, semble être une répétition du passé. Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar, largement considérés comme les favoris, se préparent à un nouveau duel lors de cette 110e édition taillée pour les grimpeurs.
Deux coureurs se démarquent comme les grands favoris, ayant remporté les trois dernières éditions du Tour. D’une part, Jonas Vingegaard, qui a terminé deuxième en 2021 avant de remporter sa première victoire l’année dernière. De l’autre, Tadej Pogacar, vainqueur en 2020 et 2021, puis deuxième en 2022. Les deux coureurs connaissent un début de saison impressionnant. Vingegaard vient de dominer le Critérium du Dauphiné, tandis que Pogacar a lancé sa saison sur des bases dignes d’Eddy Merckx, avec des victoires notables à Paris-Nice et au Tour des Flandres. Cependant, Pogacar a subi un coup dur en se fracturant le poignet le 23 avril lors de Liège-Bastogne-Liège. Il a effectué un retour rassurant lors de son championnat national ce week-end. La question est maintenant de savoir s’il sera complètement prêt à reconquérir le Tour. Son coéquipier Adam Yates affirme qu’il sera prêt à 100%. De son côté, Vingegaard ne pourra pas compter sur Primoz Roglic, qui se repose après sa victoire au Giro, mais il pourra toujours compter sur le polyvalent belge Wout Van Aert à ses côtés. Pour le timide Danois, la principale interrogation concerne sa capacité à résister à la double pression d’être le leader unique et le tenant du titre.
Quel est le parcours ?
Le parcours est difficile ! Avec près de 56 000 mètres de dénivelé total, un record de 30 cols, la traversée de cinq massifs en France et un unique contre-la-montre, court (22,4 km) et en côte, le Tour de France 2023 est clairement conçu pour les grimpeurs. Et cela commence très fort avec une première étape parsemée de côtes autour de Bilbao, qualifiée par l’architecte du parcours, Thierry Gouvenou, comme « probablement l’étape d’ouverture la plus difficile de ces 50 dernières années ». Ensuite, les coureurs entreront rapidement dans les Pyrénées, peut-être un peu moins difficiles que d’habitude, mais avec des cols mythiques tels que le Soudet, Marie Blanque, Aspin et le Tourmalet. Ensuite, ce sera le tour du Massif Central avec l’ascension du Puy de Dôme pour la première fois en 35 ans. Le Jura sera également au programme, avec une arrivée au sommet du Grand Colombier le 14 juillet. Les Alpes offriront une étape reine vers Courchevel en passant par le col de la Loze (2 304 m). Enfin, une avant-dernière étape très difficile se déroulera dans les Vosges.
Qu’attendre des coureurs français ?
Le rêve d’avoir un successeur à Bernard Hinault, dernier vainqueur français en 1985, semble inaccessible. Sur le papier, la meilleure chance française repose sur David Gaudu, qui a terminé quatrième l’année dernière et vise maintenant le podium. Bien qu’il ait connu des difficultés lors du Critérium du Dauphiné, le grimpeur de l’équipe Groupama-FDJ s’est quelque peu rassuré dimanche lors des Championnats de France. Il pourra compter sur le soutien de Thibaut Pinot, qui a réalisé un bon Giro et vise à briller une dernière fois sur le Tour avant de prendre sa retraite. La Groupama-FDJ comptera dans ses rangs le tout nouveau champion de France, Valentin Madouas, qui sera porté par son énorme performance de dimanche à Cassel. Romain Bardet (DSM), deuxième en 2016, et Guillaume Martin (Cofidis), autre atout sûr, viseront également le classement général. Pour les victoires d’étapes, le public français pourra compter sur Julian Alaphilippe, qui fera son grand retour après une année d’absence. Christophe Laporte, coéquipier de Vingegaard, a été le seul Français à lever les bras l’année dernière.
Quels sont les outsiders ?
Outre le groupe des coureurs français, on retrouve une doublette australienne ambitieuse avec Jai Hindley, vainqueur du Giro en 2022, et Ben O’Connor, leader de l’équipe AG2R-Citroën et quatrième en 2021. La colonie hispanophone est également impressionnante, avec les Espagnols Enric Mas et Mikel Landa, l’Équatorien Richard Carapaz et les Colombiens Daniel Martinez et Egan Bernal. Ce dernier était destiné à dominer le Tour pendant des années après sa victoire en 2019, mais un accident terrible l’a freiné. Bien qu’il ait réalisé un Critérium du Dauphiné correct (12e), le coureur de l’équipe Ineos ne semble pas en mesure de rivaliser avec les meilleurs cette année. Parmi les principaux absents, on peut citer le Gallois Geraint Thomas, troisième en 2022, et le champion du monde belge Remco Evenepoel.
Qui sera le roi du sprint ?
Malgré un parcours montagneux, le Tour offre également de quoi ravir les sprinteurs avec huit étapes de plaine, dont quatre lors de la première semaine (Bayonne, Nogaro, Bordeaux et Limoges). Le Néerlandais Fabio Jakobsen et le Belge Jasper Philipsen, chercheront à faire parler leur puissance. Le superhéros belge Wout Van Aert a déclaré qu’il ne visait pas le maillot vert, mais on devrait le voir s’illustrer dans les sprints, tout comme son grand rival Mathieu Van der Poel et le nouvel arrivant érythréen Biniam Girmay. La légende britannique Mark Cavendish (38 ans), s’est fixé un ultime objectif : remporter une 35e victoire d’étape pour battre le record qu’il partage actuellement avec Merckx.
Déjà champion de Slovénie sur le chrono ce jeudi, Tadej Pogacar réalise le doublé avec la course en ligne, une première pour lui ! Pour sa 60e victoire en carrière et la 14e de sa saison, le leader d’UAE Emirates a pris le dessus dans le final sur Luka Mezgec (Jayco-AlUla). pic.twitter.com/w3qzOISOQt
— Le Gruppetto (@LeGruppetto) June 25, 2023