Il y a quelques jours, Martin Fourcade a annoncé qu’il prenait sa retraite. Ce dernier revient sur cette fabuleuse carrière et a été cuisiné par les médias.
Le Français répond aux questions des médias et confirme que la décision n’a pas été facile à prendre.
Vous avez reçu une pluie d’hommages depuis l’annonce de votre retraite. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
« J’ai été extrêmement touché. La profondeur de ces témoignages, leur diversité, m’ont marqué. C’était des jours très intenses en termes d’émotion. C’est une vraie fierté et un vrai plaisir. Je ne peux pas décorréler ces messages de mon palmarès mais j’ai aussi reçu beaucoup de messages sur l’homme, mon engagement. Je suis biathlète et j’ai souffert au début de ma carrière des réflexions sur mon sport. Ces témoignages m’ont permis de voir que le biathlon était devenu autre chose, à force de travail, de pédagogie, de résultats, de médiatisation. Un pas a été franchi et j’en suis fier. J’ai beaucoup donné pour que mon sport soit plus visible, soit plus médiatisé. »
La décision d’arrêter a-t-elle été dure à prendre, quand l’avez-vous prise et pourquoi ?
« La décision a été difficile à prendre. J’aime toujours ça, je suis toujours performant et c’est 20 ans de ma vie. On ne met pas 20 ans de sa vie derrière soi sans une certaine part de nostalgie et de tristesse. Mais j’ai vraiment senti que c’était le moment. Au plus profond de moi, j’ai eu la sensation que la boucle était bouclée, que j’avais fait le tour de ce que je voulais voir et que j’avais besoin d’exprimer mon amour pour le sport différemment. Il y avait aussi l’envie de voir plus mes proches. L’an dernier, à aucun moment je me suis posé la question d’arrêter ou de continuer. J’étais tellement dans une mauvaise passe que je n’imaginais pas terminer ma carrière là-dessus. La décision a mûri tout au long de cette saison et j’ai senti que c’était la décision à prendre après le relais des Mondiaux à Anterselva (remporté le 22 février avec l’équipe de France). »
Vous échouez à deux petits points d’un 8e gros globe de cristal mais finir sur une victoire et un triplé français est tout de même un énorme symbole…
« C’est une image extrêmement forte. Je préférais partir en gagnant ma dernière course et en terminant 2e du général qu’en gagnant le général et en finissant 3e ou 5e de ma dernière course. C’est une image qui restera. »
La formidable densité actuelle en équipe de France est aussi une part de votre héritage…
« C’est une grande fierté, sportivement et médiatiquement, d’avoir pu apporter ça à mon sport. J’ai réussi à transmettre, ça a pris du temps et ce n’était pas ma volonté au début de ma carrière. Mais finir sur ce triplé en Coupe du monde, ça signifie quelque chose pour moi. Jusque-là, le biathlon français avait besoin de moi pour performer mais aujourd’hui il a cette ressource pour y arriver sans moi. Cela m’aide à partir avec légèreté. »
Comment envisagez-vous votre après-carrière ?
« J’ai trois choses qui m’animent. J’ai la volonté de continuer à écrire l’histoire que j’ai initiée avec mes partenaires, qui me font confiance encore pour plusieurs années. Mes six partenaires majeurs m’ont renouvelé leur confiance. Je veux aussi faire perdurer l’aventure du Nordic Festival (compétition estivale qu’il a lancée en 2019). Il y a aussi le projet de Paris-2024 (il est président de la commission des athlètes) qui me passionne et dans lequel je veux plus m’investir. Et il y a cette élection à la commission des athlètes du CIO que j’ai envie de réussir en 2022. Mais être entraîneur par contre ne m’a jamais trop stimulé. »