Trois questions au sélectionneur de l’équipe de France de basket qui a réalisé l’exploit de battre les Etats-Unis lors de son premier match de poule des JO de Tokyo. Propos recueillis en conférence de presse.
Cette victoire est la deuxième d’affilée sur les Etats-Unis, après le Mondial-2019 en quart de finale). Elle tendrait à banaliser l’exploit ou cela reste-t-il énorme ?
C’est un peu des deux. C’est forcément quelque chose qui sort de l’ordinaire, c’est quand même Team USA, même s’il ne faut pas se leurrer: Jrue Holiday, Khris Middleton et Devin Booker (qui jouaient la finale NBA jusqu’à mardi dernier) ne sont arrivés qu’hier (samedi) à Tokyo et ils ont encaissé le décalage horaire. On peut être sûr que cette équipe va monter en puissance durant la compétition, mais malgré tout il fallait le faire. Il y a toujours une possibilité de l’emporter qui reste plus ou moins réduite quand on joue face à des équipes de ce calibre-là, mais elle existe. Donc ça reste une victoire extraordinaire, au sens premier du terme. Mais maintenant on est tous tournés sur la suite. Il y avait évidemment de la joie dans le vestiaire, mais aussi beaucoup de concentration, et j’ai aimé ça. Le match de mercredi contre la République Tchèque est très, très important, par rapport aux objectifs fixés. Le groupe est ambitieux et cette victoire nous lance bien (dans le tournoi). Il faut qu’on garde en mémoire ce qu’on a fait ce soir. Je trouve qu’on a été très respectueux du plan établi, à la fois collectivement et individuellement. Les joueurs sont restés dans leur registre au service de l’équipe. C’est ce qui nous a permis de réaliser cette performance. Donc c’est de bon augure, mais rien d’autre. Maintenant il faut enchaîner.
Comment avez vous apprécié la performance d’Evan Fournier auteur de 28 points ?
Evan a été incroyable, je ne veux pas trop sortir de superlatifs… Mais il a mis des gros shoots, il faut des joueurs qui savent mettre des paniers que les autres ne peuvent pas mettre. Il s’en est créés, mais ses coéquipiers l’ont trouvé aussi. Ca c’est très bien et c’est la bonne voie à prendre.
Votre choix tactique de jouer avec beaucoup de taille a aussi payé…
On a préparé le match par rapport à l’adversaire, en tenant compte des forces en présence. On connaissait ces Américains, on savait qu’il ne fallait pas reculer. Et ça les joueurs l’ont magnifiquement fait, même si on a souffert sur le repli en première période. Mais on a su faire des ajustements. On a été de mieux en mieux au fil du match sur les écrans, de plus en plus haut et présent. Mais le prochain adversaire s’annonce différent. Donc il faudra à nouveau qu’on s’adapte. Or on veut avoir cette capacité, que ce soit pour le basket mais aussi compte tenu de tout ce qui se passe avec la pandémie. Pour être performant dans ce type de compétition, il faut qu’on continue à faire preuve d’adaptation. Ce match-là a simplement montré qu’on en était capable, maintenant il faut le reproduire. Les Américains « switchent » beaucoup sur tout et je trouve que les joueurs ont été très appliqués, pour produire du jeu malgré ces changements. On a réussi à trouver des solutions collectives. Ca nous a souri à travers la performance d’Evan en particulier, mais aussi de quelques autres comme Vincent Poirier, qui a eu un impact déterminant dans le 3e quart-temps, ou Moustapha Fall en première période. Chacun a apporté, à un moment différent, un gros plus. Et ça c’est une équipe.