Quarante minutes pour un titre: au bout du suspense, le championnat de France de basket-ball se décide samedi (20h30) lors du cinquième match décisif entre l’Asvel et Monaco, que tout oppose.
Dos à dos dans cette finale (2-2), les deux clubs le sont aussi au bilan de leurs confrontations de la saison: après huit matches, l’Asvel, club le plus titré de France avec vingt sacres, et Monaco, qui ambitionne de remporter sa première couronne après avoir renoué avec l’élite en 2015, comptent chacun quatre victoires.
Monaco a eu une balle de match pour s’offrir le titre dans sa salle Gaston-Médecin mercredi, mais l’Asvel est parvenue à égaliser en s’imposant 85-68. Dans le style de jeu, l’Asvel et la Roca Team divergent. Les Villeurbannais tirent leur force de leur défense collective et du partage de la balle en attaque, comme ce fut le cas mercredi soir, où quatre joueurs ont inscrit plus de dix points.
« Quand on met une telle force collective en défense, cela se passe très bien. Il faut qu’on se fasse confiance, que l’on reste soudé, même s’il y a des hauts et des bas », se réjouissait TJ Parker, entraîneur de l’Asvel.
Monaco dépendant des individualités
A l’inverse, la Roca Team compte davantage sur son trio d’attaquants hors pair composé de Mike James, Alpha Diallo et Dwayne Bacon. Bien souvent cette saison, les Monégasques ont été imprenables lorsque ces trois talents offensifs se sont mis en route, sur la scène nationale ou en Euroligue.
Mais reposer sur le talent individuel est risqué, car si l’une ou plusieurs de ces stars joue moins bien, c’est toute l’équipe qui en pâtit. Mercredi, l’apport offensif d’Alpha Diallo a été négligeable (six points) et celui de Dwayne Bacon insuffisant (dix points), tandis que Mike James s’est réveillé trop tard, terminant le match avec la feuille de statistiques la plus impressionnante (34 points) sans avoir été décisif.
« L’équipe manque de cohésion collective. Il manque des joueurs qui sont ensemble et qui regardent ensemble dans la même direction. Pourtant, cette direction est claire. Il faut plus partager le jeu, au lieu de tirer vite lorsqu’on est sous pression. La marque doit être répartie sur tous les joueurs, comme l’a fait l’Asvel ce soir », pestait l’entraîneur de l’ASM Sasa Obradovic après la partie
« Une Astroballe en feu »
James, meneur remplaçant des Nets de Brooklyn la saison passée, incarne bien l’arme à double tranchant de la Roca Team: formidable scoreur, il a tendance à jouer une partition de soliste lorsque son équipe est en difficulté. C’est pourtant grâce à ses qualités de meneur que Monaco avait construit sa victoire lors du troisième match (83-80) lundi (seize points et dix passes). « Il faut savoir prendre les bonnes décisions. Mais il sait aussi s’adapter », louait d’ailleurs Obradovic après le match. Samedi, sa performance sera un facteur déterminant dans la quête de titre de l’ASM. Le club a touché du doigt son but par deux fois ces trois dernières années, battu en finale du championnat de France par Le Mans en 2018 puis l’Asvel en 2019. Déjà à l’époque, Monaco était tombé lors du cinquième match décisif… La tâche est d’autant plus ardue que les Monégasques retourneront à Villeurbanne, où ils avait explosé dans la touffeur de l’Astroballe lors du
deuxième match (91-54). « On compte sur une Astroballe en feu, a prévenu TJ Parker. On y est resté onze matches consécutifs invaincus.»
L’épilogue de la saison 2021-2022 sera donc placé sous le signe de la continuité ou de la rupture.
AVEC AFP