Le match de boxe le plus étrange de l’année entre Floyd Mayweather et Conor McGregor aura lieu dans la nuit de samedi à dimanche à Las Vegas.
La barbe et le cheveu roux hirsutes, les muscles saillants, le corps recouvert de tatouages, Conor McGregor, 29 ans, est devenu célèbre sur des octogones, ces cages grillagées où se déroulent les combats arts martiaux mixtes (MMA). Ce fort en gueule a la réputation d’un combattant féroce et sans pitié. Il plaît au public.
«Je suis dans la vie comme je suis lorsque je me bats, il n’y a pas de tromperie sur la marchandise avec moi»
La boxe ne l’intéressait pas
McGregor vient d’un quartier populaire de Dublin, Crumlin, où son père était chauffeur de taxi. Sa légende dit qu’il aurait rejoint, adolescent, un club de boxe local pour pouvoir se défendre face à des caïds de son collège. Guère passionné par ses études, il quitte rapidement l’école et devient apprenti-plombier. Son travail ne l’intéresse pas, mais la boxe non plus. Mais les arts martiaux mixtes (dont les combats sont interdits en France), oui. Sa carrière a bien failli prendre fin rapidement: dès son troisième combat professionnel, qui plus est dans son quartier de Crumlin, il s’incline face à un expérimenté Lituanien. Vexé, il décide d’arrêter de combattre. Mais il revient sur sa décision. Peu à peu, il se fait un nom à coups de victoires spectaculaires et expéditives, au point de taper dans l’oeil de l’UFC, le principal organisateur américain de combats qui le recrute en 2013. En juillet 2015, il devient champion UFC des poids plume en dominant l’Américain Chad Mendes, puis confirme cinq mois plus tard en battant le Brésilien Jose Aldo après 13 secondes de combat. Mais en mars 2016, il se fait surprendre par l’Américain Nate Diaz et abandonne sur une technique d’étranglement. Il décide même d’arrêter (encore) sa carrière, mais l’UFC lui rappelle qu’il a un contrat à honorer. C’est à partir de 2016 que commencer à germer l’idée d’affronter Mayweather qui a pourtant mis un terme à sa carrière un an plus tôt. L’idée séduit rapidement Mayweather qui sent l’énorme potentiel financier de ce duel hors normes, et Dana White, le fondateur de l’UFC, racheté par le mastodonte du marketing sportif WME-IMG pour quatre milliards de dollars.
188 euros par semaine en 2013
Même s’il n’a pas les faveurs des bookmakers, il se croit capable d’infliger à Mayweather sa première défaite après 49 victoires. De toute façon, ce n’est pas ce combat qui va l’empêcher de dormir. Il y a encore peu, il survivait avec une centaine d’euros par semaine. Devenu star, l’Irlandais vient de s’offrir un yacht grâce aux millions de dollars touchés pour défier Floyd Mayweather. Son yacht, il l’a baptisé « 188 », en référence à l’indemnité-chômage hebdomadaire de… 188 euros qu’il touchait encore en 2013.