Devant une affluence record, Jo-Wilfried Tsonga n’a pas réussi à faire vibrer le public français en perdant le premier match de la finale de la Coupe Davis devant Stanislas Wawrinka.
Pour les débuts de rêve, c’est raté. Attendu par tout un peuple, Jo-Wilfried Tsonga n’a pas réussi à se sublimer. Pour sa défense, le numéro 1 tricolore est tombé sur un Stanislas Wawrinka des grands jours sur la terre battue du Stade Pierre-Mauroy. Au grand dam des spectateurs français qui ont bravé le froid dans les tribunes, où leurs homologues suisses, plus bruyants malgré leur infériorité numérique, leur auront donné une petite leçon également. Armés de cloches ou trompettes, ceux-ci ont débarqué en habitués. Le public tricolore se contentait de rarement donner de la voix ou de remuer les drapeaux distribués avant le match, en prenant soin de ne pas trop bouger le plaid posé sur les jambes…
Cry baby cry
La Marseillaise, chantée en coeur par les joueurs et le public, laissait augurer une meilleure suite. Mais la pression a semblé trop lourde pour les épaules de Tsonga, pas assez libéré. Ce dernier a bien tenté de se rebeller, à l’image de son c’est bon lancé après une faute directe de son adversaire au début du 2e set. Ou de sa tentative de réveiller le public, bras levés, après avoir sauvé deux balles de set dans le troisième. Sur le coup, ça a fonctionné. L’ambiance s’est réchauffée d’un coup et le camp tricolore s’est remis à y croire, comme Tsonga, au poing rageur après ce jeu remporté. Mais l’espoir a été de courte durée. Comme les coups de mou d’un Wawrinka implacable, qui a seulement déraillé dans le 2e set, quand un petit rigolo s’est pris pour Mirka Federer en lançant un Cry baby, cry rapidement suivi de sifflets du public suisse.
Pas de danse des pouces
Coïncidence ou pas, la tentative de déstabilisation a fonctionné, le numéro 2 suisse perdant cette manche. Mais il s’est rapidement remis dans le sens de la marche, malgré les Tsonga scandés, mais de plus en plus rares au fil des jeux. Et c’est bien la partie rouge des tribunes qui s’est levée comme un seul homme pour féliciter son premier héros du jour après 2h24 de jeu et un dernier coup gagnant. Pas de danse des pouces pour Tsonga, parti rapidement, tête baissée, avec petit signe pour son public. Il n’aura pas vu le public suisse fêter la victoire avec un chant de guerre, entre fierté et chambrage. La domination helvète aura été totale pour ce premier match, sur et en dehors du court.
Frédéric Sergeur, au Stade Pierre-Mauroy