Pour la première fois dans l’histoire de la Coupe du monde, le pays organisateur est éliminé dès le 1er tour. L’Angleterre ne s’est pas relevé de sa défaite face au pays de Galles. L’Australie de Bernard Foley (auteur de 28 des 33 points australiens) bat l’Angleterre 33 à 13, plongeant l’Angleterre dans le désarroi. Le XV de la Rose sera absent des quarts de finale pour la première fois.
Cette élimination constitue un énorme camouflet pour le pays berceau du rugby et pour son entraîneur Stuart Lancaster dont le contrat avait été renouvelé avant le début du Mondial. Déjà battus par le pays de Galles (28-25) la semaine dernière, les Anglais ont été dominés dans tous les secteurs par les Australiens.
Ils ont mené au score pendant tout le match, inscrivant trois essais dont deux par l’ouvreur Bernard Foley, dans un stade de Twickenham frappé de stupeur et déserté par certains spectateurs avant même le coup de sifflet final. Ils n’auront même pas vu le dernier essai australien, venu couronner une soirée triste comme une rose flétrie.
Sur le pré, les joueurs anglais ont mis une heure à se libérer, lorsqu’il fut déjà trop tard. Sans imagination, anesthésiés par la défense des Wallabies, ils ont d’abord vécu un calvaire face au magique Bernard Foley, auteur des 17 points de son équipe à la mi-temps. On se dit que les Anglais ont besoin d’un exploit pour dominer l’Australie. Twickenham y a pourtant cru de nouveau lorsque Watson est allé aplatir dans le coin droit à la 56e minute pour décréter un quart d’heure de folie totale avec dix d’écart. Jusqu’au carton jaune pour Farrell, pénalité australienne en prime, qui faisait définitivement basculer le sort de la rencontre dans le camp australien.
AVANT-MATCH
On le savait, cette poule était le groupe de la mort. Mais personne n’imaginait l’Angleterre se retrouver dans une telle situation. Une élimination de la Coupe du monde avant les quarts de finale serait une terrible humiliation pour le pays organisateur, champion du monde en 2003. Tous les supporters du XV de la rose attendent une réaction salvatrice contre l’Australie ce soir à Twickenham.
Stuart Lancaster et ses hommes sont soumis à une énorme pression depuis leur défaite samedi dernier face au pays de Galles (28-25). L’état d’urgence est décrété. C’est un match qu’il faut gagner car si on perd on ne sortira pas du groupe. Pas la peine de tricher avec les faits, a résumé le sélectionneur sévèrement par la presse locale. Si l’on excepte trois petits changements, dont l’introduction du centre Jonathan Joseph, ce dernier a offert aux vaincus de samedi dernier la possibilité de se racheter. Lancaster le sait, il dirigera le match le plus important de son mandat entamé début 2012, au lendemain d’une Coupe du monde déjà ratée (élimination en quarts).
Les conséquences d’une sortie de piste aussi prématurée dépasseraient le simple cadre du terrain. World Rugby et la Fédération anglaise (RFU) ont massivement investi sur l’événement, destiné à être la Coupe du monde la plus lucrative de tous les temps en même temps qu’une vaste opération de communication pour le ballon ovale. Sans l’Angleterre en course, l’intérêt du pays pourrait tomber en flèche.