Alors que Vincent Labrune cherche à reprendre la main sur la commercialisation des abonnements dans les virages du Vélodrome, un rapport du ministère de l’intérieur datant de 2013 confirme les nombreuses failles de ce système.
Dans un rapport du ministère de l’intérieur, dont la Provence s’est fournie une copie, le systèmes des abonnements des virages du Stade Vélodrome est plus que mis à mal. Ce rapport date de 2013, mais semble plus que jamais d’actualité. Alors que Vincent Labrune souhaite reprendre en main la commercialisation de ces abonnements, ce rapport tend à lui donner raison.
La totalité de la billetterie des virages – cas unique en France et dont la mission ne connaît aucun autre exemple en Europe – est déléguée aux associations de supporters qui achètent des contingents d’abonnements à l’OM et servent les supporters selon des mécanismes d’une parfaite opacité ; le club ne détient même pas le listing des abonnés, est-il possible de lire dans ce rapport. (…) Depuis des décennies, la revente se fait avec un bonus, dont on ne sait s’il correspond à une simple cotisation de type associatif ou à une plus-value substantielle qui devrait donner lieu à impôt sur les sociétés. Aucune convention écrite ne peut être consultée sur le sujet, et les paiements en liquide sont bienvenus.
Le ministère de l’intérieur précise d’ailleurs que ce système fonctionne hors de tout cadre légal : les règles du droit commercial et fiscal n’en sont pas moins applicables : base juridique, transparence, fiscalité, tout fait aujourd’hui défaut à ce mécanisme. Selon les observations des services de police, une partie des abonnements à l’année est revendue sur place au match avec un profit important. Un non-respect du droit commercial, auquel il faut bien évidemment ajouter les failles dans la sécurité que ce système comporte : faible fiabilité des stadiers ;mise en défaut des portillons de contrôle électronique par une action concertée de personnes sans billets afin de voir déclenchée, peu avant le coup d’envoi, la procédure d’ouverture des accès et la mise en place d’un contrôle sommaire ; complicité des associations de supporters qui accueillent généreusement des groupes de visiteurs en leur facilitant l’entrée dans le stade contre paiement en espèces ; centaines de supporters venus plusieurs heures avant la rencontre pour installer des éléments de ’tifo’ et qui restent sur place ; pour les grands matches (européens ou nationaux), fuites diverses provenant de billetteries clandestines et d’accès parallèles. Un rapport qui fuite pile au bon moment pour Vincent Labrune. Certains y verront un heureux hasard.