Arrivé à la tête des Girondins de Bordeaux depuis un peu plus d’un an, Stéphane Martin est revenu sur cette première année assez mouvementée. Une interview donnée auprès de l’AFP.
Avez vous fait preuve d’erreurs de casting ?
Au contraire, je pense que l’on a fait trop de mouvements, avec trop de jeunes joueurs. Recruter des jeunes joueurs et faire des paris, c’est une politique de club nécessaire mais là, il y en avait trop. On avait la volonté de recruter des joueurs plutôt posés, calmes, mais quand cela a commencé à mal se passer, avoir quelques joueurs avec plus d’expérience, du tempérament, aurait pu aider à mieux résister dans la tempête.
Quel est le match qui vous a fait le plus mal ?
« Videoton a été très dur à vivre, ça a été une énorme désillusion car on avait vraiment envie de jouer la Coupe d’Europe. Comme on avait bien redémarré la saison, on a tendance à dire que c’était un accident puis il y a eu le crash à Paris qu’on a eu tendance à minimiser car c’est Paris. On n’est pas les premiers ni les derniers à prendre six buts mais les joueurs ont été plus traumatisés que ce que l’on pensait ».
Comment avez-vous vécu la chute ?
« C’est terrible car on ne sait pas où ça va s’arrêter et comment. Prendre 5 points sur 12 matches, il faut réaliser que c’est 20 sur une saison, on était sur un rythme de la moitié des points d’un relégable. Là, il y a vraiment la peur de la relégation qui est catastrophique pour un club comme Bordeaux. »
Avez-vous bien géré le cas Gourvennec ? quel est votre point de vue à ce sujet ?
« Il y a des gens qui vous diront qu’on aurait dû prendre la décision plus tôt, qu’on a été trop faible, trop laxiste. Je pense que le timing a tenu compte aussi de la personne car c’est facile de dire « il faut virer le coach ». Il n’avait pas lâché, il cherchait des solutions. Il avait l’estime de tout le monde, du club, de l’actionnaire. On a eu du mal à prendre cette décision. La question s’est posée dès la trêve puis il y a Granville où on se dit qu’on va attendre un peu, le match de Troyes (1-0) nous donne une petite bouffée d’oxygène mais on rechute tout de suite face à Caen (0-2). Et même si les joueurs n’ont pas lâché, on se demande si ce n’est pas d’un électrochoc dont ils ont besoin. C’était difficile de ne pas agir ».