Lilian Calmejane, vainqueur samedi à la Station des Rousses, a montré qu’il en avait du caractère à revendre. Vainqueur à 24 ans, le Français qui dispute son premier Tour de France, s’est fait mal comme jamais comme i l’a expliqué en conférence de presse.
C’est énorme, je réalise pas vraiment, c’est tout ce que je pouvais rêver au départ, a expliqué Lilian Calmejane. L’an dernier, j’ai gagné sur la Vuelta un peu de la même manière mais la première sur le Tour à la 8e étape, c’est une magnifique victoire, c’est énorme. C’est des émotions incroyables, gagner sur un grand tour et sur le Tour de France, c’est un rêve de gosse tout simplement.
Cette victoire d’étape, il l’avait préparée. J’avais dit que j’allais pas tarder à faire un gros coup et chaque fois que j’annonce quelque chose comme ça, ça paraît un peu prétentieux, mais mes collègues savent que j’ai quelque chose derrière la tête. Aujourd’hui, ils se sont sacrifiés pour moi, pour me permettre de réaliser mon rêve. Je n’avais jamais imaginé un tel scénario, gagner seul comme ça, c’est incroyable. Du kilomètre zéro jusqu’à la fin, à fond, à fond, c’est le vélo spectacle, c’est le vélo qu’on aime. A la fin c’était au mental plus que les jambes. Je ne voulais pas laisser passer l’échappée. J’étais moins surveillé que d’autres coureurs et j’ai pu placer l’attaque au bon moment quand tout le monde en avait marre et quand tout le monde était cramé avant de gérer mon effort à ma guise.
Victime de crampes dans le final, le coureur de Direct Energie est revenu sur cette fin à suspense. A 4 bornes, j’ai eu des crampes, j’en ai eu à l’arrivée, à chaque fois que je tendais la jambe, j’avais des crampes, a raconté le Français. C’est pas passé loin de la catastrophe, mais ça a bien voulu sourire aujourd’hui. C’était mon jour. Comme j’avais un petit matelas d’avance, j’ai préféré vraiment tourner la canne pour essayer de faire disparaître ces crampes. Je me suis vraiment fait mal comme jamais. Je me suis vu tout perdre. Mais le deuxième frisson, c’était l’adrénaline quand on voit le public ovationner son nom.
Nouveau porteur du maillot à pois, Calmejane ne se fait aucune illusion pour la suite. Demain (dimanche), le maillot à pois va changer d’épaules. J’ai plus donné que les autres aujourd’hui et je vais faire une journée un peu plus tranquille. Il y aura d’autres occasions de s’illustrer dans les Pyrénées et les Alpes.
Je suis là pour découvrir le Tour de France, c’est seulement mon deuxième grand Tour, rappelle enfin le deuxième français lauréat depuis le début du Tour. Je ne suis pas non plus un coureur qui a fait top 5 à Paris-Nice ou podium au Dauphiné. Je ne suis pas le futur Bernard Hinault, il faut être réaliste. Je veux profiter de chaque instant, courir avec la fougue qui me caractérise avec beaucoup d’adrénaline.