Actuellement cinquième du Vendée Globe, Paul Meilhat se trouve dans l’océan Indien. Le skipper de SMA est en compétition visuelle avec Jérémie Beyou depuis six jours.
Dans le nord-ouest de l’archipel de Crozet, à plus de 1000 milles de la tête de course, Paul Meilhat et Jérémie Beyou naviguent à vue, poussés par un bon vent de nord-ouest. Le duel pour la quatrième place avec Maître Coq dure depuis six jours, depuis l’entrée dans les quarantièmes. En ce 24e jour de mer, SMA glisse à 20 nœuds sur une mer assagie. Dans ce contexte de vitesse facile, Paul Meilhat récupère d’une nuit qui ne lui a laissé aucun répit : trois empannages dans le noir, contraints par la présence de la zone d’exclusion des glaces, une frontière virtuelle interdite à la navigation par les règles du Vendée Globe. Je vois Jérémie, il est à 2,5 milles sous mon vent. Nous avons discuté tout à l’heure à la VHF, confiait hier midi le navigateur. Les deux hommes se suivent à la trace depuis la fin de l’Atlantique Sud. Seul 60 pieds d’ancienne génération doté de foils, Maître Coq s’est parfois montré plus rapide, mais pas de façon écrasante. SMA tient la cadence et est même revenu au contact ces dernières 24 heures.
Le skipper de SMA avoue surtout être préoccupé par la météo à venir :une dépression secondaire arrive par le nord (en formation à Madagascar, elle se déplace vers le sud-est, ndr). D’ici trois jours, du côté des Kerguelen, elle peut nous barrer la route. Je suis complètement obnubilé par ça et par ma trajectoire pour aborder ce phénomène. J’espère qu’on pourra passer devant, sinon, il faudra trouver une solution. Ralentir ou la contourner par le nord.