Thierry Chabagny et Erwan Tabarly (Gedimat) ont franchi la ligne d’arrivée de la Transat Ag2r La Mondiale en grands vainqueurs. Ils ont résisté aux attaques de leurs multiples assaillants. Quatre minutes et quatre secondes plus tard, Nicolas Lunven et Gildas Mahé (Generali) leur emboitaient pas. Puis c’était au tour d’Adrien Hardy et Vincent Biarnès (Agir Recouvrement) de compléter le podium 2016 en moins de 30 minutes.
La 13e Transat AG2R LA MONDIALE sacre des figaristes ultra expérimentés, mais aussi des guerriers qui ont puisé dans leurs ressources pour gagner ce combat de tous les instants pendant ces 22 jours de mer. Thierry Chabagny et Erwan Tabarly, contraints à l’abandon dans l’édition 2014, l’ont emporté cette fois-ci à Saint-Barthélémy.
Avec Generali, ça s’est joué dans les derniers milles, a analysé Thierry Chabagny sur le quai du port de Gustavia. Les 48 dernières heures, marquées notamment par la pétole, ça a été des hauts et des bas psychologiques. Il y avait des moments, on n’y croyait pas, a-t-il confié. Pendant quelque 45 minutes, les équipages de Gedimat et de Generali se sont engagés dans une vraie régate, manoeuvrant au milieu des bateaux au mouillage. Chabagny et Tabarly conservaient finalement leur première place, qu’ils occupaient depuis vendredi, et franchissaient la ligne d’arrivée à 08H14 sous le soleil antillais, avec 4 petites minutes d’avance sur Generali. La victoire s’est jouée lundi matin, Gedimat empannant aux abords de Saint-Barthélémy et quittant un axe sud suivi aussi par Agir Recouvrement pour passer devant Generali, plus au nord.
La victoire prend un goût de revanche pour Chabagny et Tabarly: lors de la précédente édition, en 2014, ils avaient démâté et abandonné alors qu’ils étaient en tête de la flotte. On avait été frustré de ne pas arriver à Saint-Barth. Avant de gagner, il faut arriver. Là, on a les deux d’un coup, c’est top, a dit Thierry Chabagny, dont c’était la 7e participation à cette transat. Heureux, heureux, heureux, a dit simplement, tout sourire, Erwan Tabarly. Il m’aura fallu huit participations pour gagner. Ce n’est pas une course facile, il fallait aller la chercher. Quant à Nicolas Lunven, il avouait ne pas être du tout déçu. Finir deuxième (avec Gildas Mahé sur Generali), c’est quand même super.
Après des milliers de kilomètres parcourus depuis le 3 avril, au départ de Concarneau, cinq monocoques franchissaient la ligne d’arrivée en 44 minutes. Après Gedimat et Generali, Adrien Hardy et Vincent Biarnes (Agir Recouvrement) s’octroyaient la troisième place. Suivaient Bretagne CMB Performance, du duo Sébastien Simon/Xavier Macaire, 40 minutes environ après Gedimat, et Cercle Vert de Gildas Morvan et Alexis Loison dans la foulée.
La course a aussi été marquée par le pari des vainqueurs, qui ont choisi une route très au sud -la plus au sud de toutes les éditions de cette Transat- pour aller chercher les alizés. Ils auront ainsi parcouru au total plus de 4930 milles (plus de 9100 km), soit quelque 1000 milles de plus par rapport à la route directe.
24 changements de leaders sur toute la durée de la course
Gedimat a occupé la tête du classement général provisoire 20 % du temps : le 4 avril 8h (après le passage du front au large de la Bretagne), le 8 avril 5h (à la latitude de Rabat), le 11 avril 19h (le long des côtes mauritaniennes au coude à coude avec Agir Recouvrement), le 22 avril 19h (à 200 milles de l’arc antillais)… jusqu’à la ligne d’arrivée.
Generali a occupé la tête du classement général provisoire 12 % du temps et Agir Recouvrement a occupé la tête 30 % du temps.